Dernière mise à jour à 09h12 le 29/03
La 2ème édition de la conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique s'est ouverte mardi à Abidjan pour échanger sur les bonnes pratiques visant à conduire le développement du continent en présence de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains.
La conférence réunit près de 400 participants dont des experts d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Europe, des personnalités issues des hautes institutions internationales et régionales de développement et de centres de recherche universitaire.
A l'ouverture des travaux, l'administrateur du Programme des Nations unies pour le dévloppement (PNUD), Helen Clark, a salué les progrès réalisés par les économies africaines.
A l'en croire, 18 pays ont atteint "un niveau de développement intermédiaire ou avancé" et près de 70% des Africains vivent dans des pays où la gouvernance s'est améliorée entre 2006 et 2016.
Elle a insisté sur lés défis liés, entre autres, à la trop grande dépendance des pays africains aux produits de base dont les cours sont toujours fluctuants et a appelé à une transformation structurelle des économies africaines.
Pour accélerer la marche vers l'émergence, Helen Clark a recommandé l'industrialisation des pays africains, la promotion de l'entrepreunariat, l'investissement dans des infrastructures de qualité et des politiques sociale saines.
Tour à tour, les présidents Macky Sall (Sénégal), Alpha Condé (Guinée), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Alassane Ouattara (C?te d'Ivoire) ont présenté leurs réflexions sur les conditions d'émergence de l'Afrique à la lumière des pratiques dans leurs pays respectifs.
Se fondant sur le "Plan Sénégal émergent" à l'horizon 2035, Macky Sall a indiqué que la transformation de l'économie, le capital humain, la paix, la sécurité et la bonne gouvernance sont les piliers essentiels pour atteindre l'émergence.
"La marche vers l'émergence requiert perséverance dans l'effort", a-t-il dit avant d'ajouter que des habitudes sont à "remettre en cause" et "de nouvelles attitudes à adopter".
Le président de la Guinée, Alpha Condé, a relevé les immenses richesses minières et agricoles de son pays qui en ont fait "un scandale géologique et agricole" et a magnifié la coopération avec la Chine qui devrait lui permettre de "rattraper son retard".
Alpha Condé a cité, entre autres, la construction de barrages et d'universités grace à la Chine et la mise en place d'une "zone économique sino-guinéenne" avec pour objectif la création d'usines clés en mains.
Mais, plus que les ressources minières, le développement doit être basé sur l'agro-industrie et également sur la formation et l'éducation des jeunes à travers la ma?trise des technologies de l'information et de la communication, estime le président guinéen.
Pour lui, la jeunesse africaine dont le nombre ne cesse de cro?tre est "une chance mais également une bombe", en allusion à la migrantion clandestine et à la menace du terrorisme.
Alpha Condé a appelé les Africains à "prendre leur destin en mains" et à avoir "confiance en eux-mêmes" en insistant sur l'intégration économique et politique régionale.
"Il faut couper le cordon ombilical avec la puissance coloniale", a-t-il dit.
"Soyons clairs: l'Afrique est en mouvement, parce que les Africains ont décidé de prendre en mains leur destinée et nous avons confiance en l'avenir de l'Afrique", a renchéri la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a pour sa part estimé que les obstacles à l'émergence tiennent à la qualité et à la pertinence des plans d'émergence.
"Il ne faut pas faire du copier/coller, il faut adapter le plan d'émergence à la réalité locale", a-t-il suggéré.
Au total 27 pays africains se sont dotés d'un plan d'émergence.
Alassane Ouattara met également en exergue "la volonté politique" pour prendre des décisions "courageuses" et engager les réformes nécessaires.
"Il faut également faire en sorte qu'il y ait une meilleure coordination pour ne pas bloquer la mise en oeuvre des plans d'émergence", a-t-il ajouté évoquant le cadre institutionnel et réglementaire.
M. Ouattara a mis l'accent sur le "capital humain", l'importance du secteur éducation/formation et l'adhésion des populations au concept d'émergence.
"Les populations doivent être le moteur de l'émergence, il faut donc qu'elles comprennent la nécessité et s'approprie le concept", a-t-il affirmé.
La 2ème édition de la Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique s'achève jeudi.