Dernière mise à jour à 09h20 le 24/03
Intervenant devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la population du Soudan du Sud continuait de souffrir du conflit entre l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et l'opposition et était confrontée à une grave crise humanitaire, selon un communiqué publié mercredi par l'ONU.
"La crise humanitaire s'aggrave", a insisté M. Guterres dans le texte, rappelant qu'1,9 million de personnes sont déplacées et qu'environ 1,6 million de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins.
La situation est particulièrement alarmante dans la région du Haut-Nil, tandis que l'équatoria occidental reste le théatre d'opérations entre l'APLS et des groupes rebelles.
Les combats ont des conséquences dévastatrices pour les civils, qui sont confrontés à une violence apparemment sans fin et forcés de fuir leurs foyers, a expliqué le Secrétaire général. Les civils font l'objet d'attaques épouvantables, comme des viols et le recrutement d'enfants.
La famine affecte 100.000 personnes et menace un million d'autres. Environ 5,5 millions de personnes risquent d'être gravement touchées par l'insécurité alimentaire d'ici à cet été. En outre, 7,5 millions de personnes à travers le pays, soit près des deux tiers de la population, ont besoin d'une aide humanitaire.
Estimant que le processus de paix reste au point mort, le Secrétaire général a déploré le fait que le gouvernement n'ait pas encore exprimé de préoccupation véritable ni pris de mesures réelles pour faire face à la situation difficile de sa population.
M. Guterres a jugé que les déclarations du Président sud-soudanais, Salva Kiir, sur son intention d'organiser un dialogue national n'étaient "pas convaincantes" dans le contexte de la poursuite des hostilités, de l'absence de consultation avec les principales parties prenantes, de la limitation systématique des libertés politiques de base et des restrictions de l'accès humanitaire. "Il ne peut y avoir de dialogue crédible sous la menace d'un revolver", a résumé le Secrétaire général.
L'ONU travaille avec l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour relancer le processus politique et résoudre les différends intercommunautaires de longue date au Soudan du Sud et dans la sous-région, a-t-il assuré.