Dernière mise à jour à 08h13 le 05/11
L'annonce récente par le président américain Donald Trump du retrait du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) reflète que "Washington n'a plus peur de prendre des décisions unilatérales", a fait remarquer Jeff Hawkins, chercheur associé au groupe de réflexion fran?ais de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), lors d'une interview accordée récemment à Xinhua.
M. Trump, qui se dit "nationaliste", semble de plus en plus confiant dans sa politique d'"America First" et il met en avant la souveraineté de son pays face à ses concurrents, a dit M. Hawkins pour expliquer le choix du président américain de sortir du FNI.
En même temps, les voix contre le traité FNI dans l'entourage de M. Trump sont plus stridentes, a indiqué le spécialiste de la politique étrangère américaine, précisant que le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, dont l'étoile monte dans la Maison Blanche, est depuis longtemps opposé au traité, puisqu'en 2014, M. Bolton plaidait déjà pour un retrait américain dans un article publié dans le qutotidien américain "Wall Street Journal".
En effet, cette annonce pourrait permettre au président américain de se montrer fort sur la scène internationale à l'approche des législatives américaines, bien que l'électorat américain n'aurait certainement pas d'opinion précise sur un traité de contr?le sur les armements signé il y a 30 ans, a indiqué M. Hawkins.
Les Européens sont inquiets suite à cette annonce, même s'ils concèdent que les Russes n'ont pas respecté les termes de l'accord, ils veulent le sauver au lieu de l'abandonner, a souligné le spécialiste.
Les membres européens de l'OTAN craignent d'éventuels déploiements de missiles chez eux, car les nouveaux missiles russes ne viseraient pas Washington mais les capitales continentales. Même si le secrétaire américain à la Défense James Mattis est arrivé en Europe cette semaine pour des consultations à ce sujet, les Européens ne semblent guère rassurés, a-t-il indiqué, ajoutant que cette décision est aussi "un danger".