Dernière mise à jour à 13h27 le 03/03
Les marchés financiers et les spéculateurs ont considéré le logement comme un "lieu où entreposer du capital", a accusé jeudi la rapporteuse spéciale sur le droit au logement, Leilani Farha, estimant que les marchés financiers mondiaux ont poussé les gens hors des villes.
"Le logement a perdu sa fonction sociale et est plut?t vu comme un véhicule pour la richesse et la croissance des actifs. Il est devenue une denrée financière, dépouillé de son lien avec la communauté, la dignité et l'idée de la maison", a déclaré l'experte indépendante de l'ONU.
Des rapporteurs spéciaux et des experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour examiner et faire rapport sur un thème spécifique des droits de l'Homme ou sur la situation d'un pays. Les postes sont honorifiques et les experts ne sont ni membres du personnel des Nations Unies, ni rémunérés pour leur travail.
Dans son dernier rapport, Mme Farha a examiné comment le logement est devenu un réceptacle du capital mondial ainsi que les conséquences de la marchandisation sur l'accessibilité du logement et l'itinérance.
La valeur totale du marché immobilier mondial est de 163 milliards de dollars, selon l'experte de l'ONU, soit l'équivalent de plus du double de l'économie mondiale.
"Le monde financier a essentiellement agit sans aucune considération du logement comme un droit humain et les Etats sont complices: ils ont soutenu les marchés financiers d'une manière qui a rendu le logement inabordable pour la plupart des résidents", a déclaré l'experte.
Le rapport de Mme Farha recommande des cadres plus solides, fondés sur les droits, à l'échelle nationale et internationale pour résoudre le problème. Il suggère que les Etats réglementent les acteurs privés non seulement pour prévenir des violations flagrantes des droits de l'Homme, mais aussi pour s'assurer que leurs actions sont compatibles avec l'obligation de faire du logement un droit humain pour tous.