Dernière mise à jour à 09h16 le 30/03
Les visites du Premier ministre chinois Li Keqiang en Australie et en Nouvelle-Zélande ont boosté les relations économiques avec les deux pays, tout en envoyant une réponse forte au protectionnisme ambiant.
La tournée de M. Li, qui s'est achevée mercredi, a coincidé avec le 45ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les deux pays.
C'était également la première visite dans les deux pays d'un Premier ministre chinois en 11 ans.
UNE REPONSE FORTE AU PROTECTIONNISME
Dans le contexte de vague croissante de protectionnisme et d'antimondialisation, notamment dans les grandes économies développées, les visites du Premier ministre chinois en Australie et en Nouvelle-Zélande, tous deux défenseurs et bénéficiaires de longue date de la mondialisation économique, ont pris une nouvelle importance.
La nouvelle tendance inquiète beaucoup l'Australie. Christine Holgate, PDG de Blackmores, fabricant australien de vitamines, a déclaré à Xinhua que la tendance antimondialiste l'inquiétait.
Mais Mme Holgate s'est sentie "inspirée" par les remarques de M. Li concernant le libre-échange et les relations économiques sino-australiennes.
"Tout d'abord, je suis venu pour le libre-échange. Le monde observe une vague croissante de protectionnisme commercial et de critiques contre la mondialisation", a déclaré M. Li lors d'un déjeuner d'affaires organisé par son homologue australien, Malcolm Turnbull, dans la capitale australienne, Canberra.
"Nous sommes prêts à renforcer la coopération avec l'Australie et montrer conjointement à la région et au monde que nous sommes déterminés à faire progresser la libéralisation des échanges et la mondialisation économique,'' a déclaré le Premier ministre chinois.
Lors du Forum de coopération économique et commerciale Chine-Australie, MM. Li et Turnbull se sont mis d'accord pour promouvoir et faciliter la libéralisation du commerce.
Faisant écho à M. Li, M. Turnbull a estimé que le protectionnisme "n'est pas une échelle pour sortir du piège de la faible croissance", mais "une pelle pour le rendre plus profond", mais "une pelle pour le rendre plus profond".
L'importance du libre-échange a également été soulignée lors de la visite de M. Li en Nouvelle-Zélande, où il a salué la mondialisation économique, représentée par la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, comme force vectrice pour le développement économique mondial rapide.
Les processus de développement respectifs de la Chine et de la Nouvelle-Zélande montrent bien qu'un pays ne peut prospérer que par une attitude ouverte et inclusive, a affirmé M. Li à plus de 500 personnes des cercles politiques, académiques et d'affaires de Nouvelle-Zélande lors du déjeuner d'affaires organisé pour accueillir mardi le Premier ministre chinois à Auckland.
La Chine est disposée à travailler de concert avec la Nouvelle-Zélande et avec d'autres pays pour construire une communauté de destin pour l'Humanité, mais aussi pour améliorer le système de gouvernance mondiale, afin que davantage de pays et de peuples profitent de la mondialisation économique, a expliqué M. Li.
Mettant l'accent sur l'importance de préserver la légitimité et l'efficacité du système de commerce multilatéral, le Premier ministre chinois a appelé les deux pays à promouvoir ensemble la mise en place d'accords de libre-échange régionaux ouverts et transparents.
Soulignant que la Chine allait poursuivre la réforme structurelle du c?té de l'offre et continuer à s'ouvrir de manière toujours plus rapide, M. Li a déclaré que son pays serait ouvert à tout accord de libre-échange susceptible de promouvoir une meilleure intégration économique régionale.
DES NOUVELLES ENCOURAGEANTES POUR LES ENTREPRISES AUSTRALIENNES
De Canberra à Sydney, des réunions aux forums, les remarques rassurantes de M. Li concernant l'engagement convaincu de la Chine vis-à-vis du libre-échange et des relations économiques bilatérales renforcées font la joie des entreprises australiennes.
La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Australie depuis huit ans. Elle est un acheteur loyal des marchandises australiennes, du fer au vin. La Chine exporte des vêtements, des équipements de télécommunication et des pièces détachées vers l'Asutralie.
La structure commerciale a placé la Chine en déficit commercial vis-à-vis de l'Australie pendant des années. L'année dernière, le commerce bilatéral a atteint 107,8 milliards de dollars américains, avec un déficit de plus de 30 milliards de dollars pour la Chine.
"Nous avons enregistré un déficit commercial de dizaines de milliards de dollars face à l'Australie l'année dernière. Bien entendu, nous n'aimons pas les déséquilibres commerciaux. Mais nous pensons que la solution aux déséquilibres commerciaux repose sur l'accroissement de notre commerce et non sur la fermeture de nos portes", a expliqué M. Li lors du déjeuner d'affaires à Canberra.
Jennifer Westacott, PDG du Conseil Economique d'Australie, était présente à ce déjeuner d'affaires. "Les deux pays ont réaffirmé l'importance du libre-échange et du marché ouvert, et celle du refus de l'isolationnisme", a-t-elle confié à Xinhua.
Blackmores a vu ses activités en Chine passer de près de zéro il y a cinq ans à un volume représentant 40% de son chiffre d'affaires total en 2016. Mme Holgate a attribué cette croissance à des liens économiques bilatéraux en plein essor et s'attend à une croissance encore plus soutenue après la visite de M. Li.
"Nous ne sommes pas un pays autosuffisant et une relation économique florissante avec la Chine est vitale pour nous", a déclaré Mme Holgate.
Pour renforcer ces liens économiques bilatéraux, engendrant ainsi davantage de retombées pour leurs peuples, les deux parties ont convenu de continuer d'appliquer l'ALE qui les lie et de travailler de concert à ouvrir une nouvelle ère de croissance sous son égide.
Les deux pays renforceront également les synergies entre l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" et la Vision pour le développement de l'Australie du Nord, ainsi que leurs stratégies pour l'innovation.
La coopération dans les domaines de l'énergie, des ressources naturelles, des infrastructures, de l'agriculture, de l'élevage et de l'innovation scientifique et technologique s'élargira également après la visite.
Dans le domaine agricole, les deux parties ont signé un Plan d'action (2017-2019) sur la mise en ?uvre de projets de coopération agricole entre les ministère chinois et australien de l'Agriculture.
En ce qui concerne la coopération scientifique et technologique, les deux pays ont convenu de poursuivre leur collaboration dans le cadre du Fonds sino-australien pour la science et la recherche dans des domaines prioritaires que sont la manufacture de pointe, les technologies médicales et pharmaceutiques, les ressources naturelles et l'énergie, avec un budget allant jusqu'à 6 millions de dollars de chacune des deux parties.
FAIRE AVANCER LES RELATIONS "SPECIALES" AVEC LA NOUVELLE-ZELANDE
Lors de la visite en Nouvelle-Zélande, M. Li et son homologue néo-zélandais, Bill English, ont souligné le besoin de faire avancer les relations "spéciales" entre les deux pays.
La Nouvelle-Zélande fait partie des premiers pays développés à avoir développé des relations avec la Chine, et a souvent fait figure de pionnière, a rappelé M. Li lors du déjeuner d'affaires mardi à Auckland.
La Nouvelle-Zélande a toujours été une pionnière parmi les nations développées en matière de relations avec la Chine, et a bien souvent joué un r?le précurseur.
Elle a entre autres été le premier pays à reconna?tre le statut d'économie de marché à part entière de la Chine, et le premier pays développé à conclure un accord bilatéral de libre-échange avec la Chine.
Au cours de la visite de M. Li, les deux pays ont signé un protocole d'entente révolutionnaire sur l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route". C'est la première fois que la Chine signe ce genre d'accord avec un pays occidental développé.
Toutes ces "premières fois" montrent clairement que les relations entre la Chine et la Nouvelle-Zélande sont à la fois innovantes, uniques et exemplaires, et ont apporté de véritables bénéfices aux deux pays, a déclaré M. Li.
L'amitié entre la Chine et la Nouvelle-Zélande prouve en outre que tous les pays du monde sont parfaitement capables de trouver un terrain d'entente en mettant leurs différends de c?té, et qu'il leur est tout à fait possible de devenir de bons amis et de bons partenaires, du moment qu'ils se portent un respect mutuel, se traitent en égaux, et considèrent le développement de l'autre comme une opportunité plut?t que comme un défi, a affirmé M. Li.
M. English a quant à lui déclaré La Nouvelle-Zélande est disposée à développer de manière continue les relations uniques qu'elle entretient avec la Chine, et à travailler sans relache pour l'avenir des deux pays.
Le développement rapide de l'économie chinoise offre des opportunités de premier ordre à la Nouvelle-Zélande, et les deux peuples ne peuvent que bénéficier du développement de leurs relations bilatérales, a-t-il déclaré.
L'autre grande décision prise par les deux pays pendant la tournée de M. Li est de lancer des négociations à la fin du mois d'avril sur l'élévation de l'ALE bilatéral qui est entré en vigueur en 2008. Pendant quatre années consécutives, la Chine a été le plus grand partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.
Lors d'une conférence de presse conjointe donnée à l'issue de ses entretiens avec son homologue néo-zélandais Bill English, M. Li a indiqué que l'amélioration de l'Accord de libre-échange sino-néo-zélandais permettrait de promouvoir le développement des relations bilatérales dans les domaines économique et commercial et d'apporter davantage de bénéfices aux peuples des deux pays.
Les négociations porteront sur l'investissement, le commerce des services, le régime de quarantaine des animaux et des plantes, le principe du lieu d'origine de production, l'économie, la technologie, le commerce en ligne et les politiques relatives à la concurrence, selon l'ambassadeur de Chine en Nouvelle-Zélande, Wang Lutong.
Au cours de la visite de M. Li, la Chine et la Nouvelle-Zélande ont signé une série de documents de coopération, dont un plan d'action pour la coopération en matière de changement climatique, et un nouvel accès pour le boeuf et la viande surgelée néo-zélandaise au marché chinois.