Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a critiqué la lenteur dont fait preuve l'Union européenne (UE) pour accorder une exemption de visa aux ressortissants turcs, et a laissé entendre que la Turquie pourrait en retour réexaminer l'accord sur les migrants passé l'an dernier avec l'UE.

"Nous nous rendons compte que l'Union européenne n'a fait que temporiser. Mais notre patience n'est pas infinie. Nos citoyens ont eux aussi des attentes. Si l'exemption de visa ne devient pas une réalité, nous prendrons des mesures concernant l'accord sur les migrants", a déclaré M. Cavusoglu, selon le quotidien Hurriyet.

Il a rappelé que la Turquie avait à ce jour honoré tous ses engagements par rapport à cet accord, et a appelé l'UE à cesser de temporiser, sous peine de voir Ankara "prendre les mesures nécessaires".

Omer Celik, ministre turc des Affaires européennes, a déclaré lundi que la Turquie "devrait réexaminer la question des entrées par voie terrestre" dans le cadre de l'accord sur les migrants.

"La Turquie n'a désormais plus aucune obligation de respecter cet accord, l'UE ayant échoué à honorer ses engagements", a-t-il affirmé.

En vertu de l'accord sur les migrants passé l'an dernier entre la Turquie et l'UE, la Turquie a convenu d'empêcher les migrants de passer en Europe, en échange d'une aide de 6 milliards d'euros (6,8 millions de dollars américains) destinés à soutenir les quelque 3 millions de réfugiés présents sur son territoire.

L'accord stipulait également pour la partie européenne une accélération de l'examen de la candidature turque à entrer dans l'UE, et une exemption de visa pour les ressortissants turcs au sein de l'espace Schengen.