La Turquie a gelé les contacts diplomatiques de haut niveau avec les Pays-Bas, lundi soir, pour se venger de l'interdiction de participation de deux ministres turcs aux meetings de soutien au président Erdogan aux Pays-Bas, interdiction aussi adoptée par d'autres pays européens et qui est, selon des analystes turcs, étroitement liée aux prochaines élections en Europe, et à la montée de la xénophobie et de l'islamophobie dans cette région.

L'Allemagne, l'Autriche et la Belgique n'ont pas autorisé des politiciens turcs à s'adresser aux immigrés turcs lors des meetings de soutien avant un référendum clé en Turquie en avril.

En adoptant un discours populiste, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte tente apparemment de gagner une partie des électeurs néerlandais qui peuvent éventuellement voter pour le parti d'extrême droite, a déclaré Ayhan Kaya, un professeur turc de la politique et des études européennes qui donne des conférences en Italie.

Des dirigeants politiques turcs, dont le président Recep Tayyip Erdogan, ont critiqué sévèrement l'Allemagne et les Pays-Bas, accusant les Allemands et Néerlandais d'être des "nazis" et "fascistes".

Des élections générales auront lieu mercredi aux Pays-Bas et en septembre en Allemagne.

Dimanche, le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen aurait demandé à son homologue turc Binali Yildirim de reporter sa visite au Danemark.

Le quotidien Hurriyet a rapporté lundi soir que la Belgique a interdit, invoquant des préoccupations au sujet de l'ordre public, deux rassemblements du Parti du Mouvement national (MHP, parti d'opposition en Turquie) qui devaient se tenir à Anvers.

La Turquie organisera un référendum le 16 avril pour remplacer le système parlementaire actuel par un régime présidentiel.