Dernière mise à jour à 08h35 le 14/03
(Photo d'archives: Xinhua/Thierry Mahe) |
A deux jours de sa convocation par les juges dans l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope et de deux de leurs enfants, le candidat de la droite à la présidentielle fran?aise Fran?ois Fillon a exposé lundi son programme économique devant la presse. L'ancien Premier ministre a plaidé pour un "choc de compétitivité".
Lors d'une conférence de presse depuis son QG de campagne à Paris, M. Fillon, affaibli par le PenelopeGate, a cherché à relancer sa campagne en détaillant ses réformes économiques pour "redresser" le pays autour de trois objectifs centraux : "libérer, protéger, réconcilier".
"Ceux qui dénoncent une purge ont tout faux", "c'est un projet qui a pour ambition de refaire de la France un grand pays", a lancé le candidat de la droite à la présidentielle. "Contrairement à une large partie des élites, les Fran?ais ont compris" la nécessité de réformes d'ampleur, a-t-il affirmé.
"Je ne demande pas des efforts aux Fran?ais, mais je leur propose de renouer avec la prospérité", a-t-il déclaré. "Avec des mesures ambitieuses et réalistes, mon projet se distingue radicalement de celui de mes concurrents", a-t-il ajouté.
Malgré les critiques sur la "brutalité" de son programme, Fran?ois Fillon n'a pas renoncé aux mesures libérales qu'il avait annoncées pendant la primaire : fin de la semaine de 35 heures, retraite à 65 ans, suppression de 500.000 fonctionnaires et de l'imp?t sur la fortune (ISF), refonte du Code du travail ou réforme de l'assurance-maladie...
"Je veux mettre fin aux 35 heures, refonder le Code du travail et rendre la fiscalité du travail moins punitive. Je veux baisser massivement les imp?ts et les charges aux entreprises", a-t-il ainsi déclaré, prévoyant une baisse des charges sociales à hauteur de 40 milliards d'euros pour provoquer un "choc de compétitivité".
Fran?ois Fillon veut par ailleurs doubler le nombre d'entreprises de taille moyenne en dix ans, créer 3,5 millions d'emplois et alléger les normes ainsi que les contraintes pour ces entreprises.
Pour la fonction publique, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy préconise une hausse du temps de travail hebdomadaire à 39 heures, 100 milliards d'euros de baisse des dépenses publiques sur cinq ans, la suppression d'un demi-million de postes de fonctionnaires et l'augmentation progressive de l'age de départ à la retraite à 65 ans.
"Les Fran?ais doivent pouvoir compter sur un Etat fort, qui ne croule pas sous les dépenses publiques", a-t-il insisté. Le candidat de la droite a revu le cadrage de la dépense publique et prévoit désormais un déficit de 3,7% du PIB en 2017 et non plus 4,7% comme pendant la primaire de la droite.
Fran?ois Fillon a par ailleurs évoqué un "choc fiscal" immédiat de plus de 10 milliards d'euros pour les ménages. Avec l'allégement des charges sociales, les salariés profiteront d'un gain de 350 euros, 700 euros pour les couples, a-t-il affirmé.
Le candidat a également annoncé l'augmentation du budget de la Défense dès 2018 avec le renforcement des capacités opérationnelles, la modernisation des moyens des forces de l'ordre, la valorisation des petites retraites et la relance du projet européen.
"La relance de l'Europe se fera avec un nouvel élan donné à la relation entre la France et l'Allemagne", a-t-il déclaré.
"Je constituerai un gouvernement restreint avec 15 membres au total. Les effectifs des cabinets seront limités à dix personnes. Les ministres signeront un code de bonne conduite", a-t-il par ailleurs annoncé, réitérant son engagement à ne faire qu'un seul quinquennat.
A deux jours de sa probable mise en examen dans l'affaire du PenelopeGate, Fran?ois Fillon a cependant du bien mal à remettre son programme au c?ur des débats. Le Journal du Dimanche a en effet affirmé qu'un mécène a signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez un tailleur parisien des quartiers chics.
"C'est ma vie privée, ?a ne regarde personne! J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami", a-t-il asséné lundi matin.
Selon l'hebdomadaire, s'ajoutent à cette facture près de 35.500 euros "réglés en liquide" pour de précédents achats au profit de M. Fillon chez ce tailleur, pour un montant de près de 48.500 euros au total depuis 2012. "Cela n'est pas exact", a affirmé l'ancien Premier ministre.