Dernière mise à jour à 10h37 le 22/10
Depuis l'avènement de l'époque moderne, le Japon tente de barrer la route à la Chine. De la première à la seconde guerre sino-japonaise, le Japon a enrayé manu militari le processus d'industrialisation enclenché en Chine. Actuellement, à l'heure où la troisième industrialisation touche à sa fin en Chine, l'orientation stratégique du Japon envers la Chine constitue un problème qu'il ne faut pas prendre à la légère.
Bien que le Japon ait ratifié, après la guerre, une Constitution pacifiste (l'état renon?ant à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation), il conserve son modèle impérial, symbole de la guerre. Cette situation n'est pas sans influence sur le Japon d'aujourd'hui. Presque tout l'arsenal de guerre du Japon reste intact. Par rapport à l'Allemagne, où le nazisme a été éradiqué, le Japon garde pour l'essentiel son ancienne organisation sociale, y compris ses cha?nes de production d'armement. D'ailleurs, Nissan, Mitsubishi et d'autres entreprises, qui avaient soutenu la guerre en fournissant du matériel militaire, opèrent toujours sur les marchés aujourd'hui.
Le procès de Tokyo n'est pas comparable à celui de Nuremberg, mené de manière beaucoup plus approfondie. La grande majorité des crimes commis par les militaires japonais ne furent pas jugés. La fameuse opération ? Golden Lily ? fut à peine mise en cause. Elle avait pour but, grosso modo, de piller les richesses de la Chine et des pays d'Asie du Sud-Est pour que celles-ci soient réinvesties en faveur de l'expansion militaire du Japon. Selon le livre Gold Warriors : America's Secret Recovery of Yamashita's Gold, co-écrit par Sterling et Peggy Seagrave puis publié en 2005 après 18 années d'enquêtes, le Japon pilla l'équivalent de 100 milliards de dollars. Ce vol est resté impuni après la guerre (une partie du butin a été récupérée par la CIA et a servi de source de financement pour la guerre froide). Ainsi le Japon en a-t-il profité de son c?té pour réécrire l'histoire à sa guise et nier ses crimes de guerre perpétrés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plus triste encore : le Hakkō ichiu, concept qui pr?nait la supériorité de la nation japonaise et l'expansionnisme militaire de l'Empire, n'a pas été totalement démantelé comme le nazisme.
Tout cela est à mettre en lien avec l'attitude des états-Unis qui défendent le Japon, potentiel allié, depuis la guerre froide. Désormais, nous devons sommer les autorités japonaises de reconsidérer cette période de leur histoire, de procéder à un examen de conscience plus approfondi et de présenter des excuses sincères. C'est une condition préalable à la paix future en Asie.
Avouons que le Japon est doué pour se présenter sous un jour favorable. En soulignant que sa Constitution pacifiste a été élaborée après la guerre par les forces d'occupation, et que ses villes Hiroshima et Nagasaki ont été rasées par la bombe atomique, le Japon a réussi à faire croire à l'opinion publique, en Europe et ailleurs, qu'il était une victime plut?t qu'un coupable dans la guerre. Résultat : nombre de peuples dans le monde se positionnent en faveur du Japon. La Chine doit prêter une grande vigilance à ce phénomène pour s'y opposer vivement.