Dernière mise à jour à 09h10 le 27/07
La centrale hydroélectrique de Liouesso (19,2 MW), fruit de la coopération sino-congolaise, dans le nord-ouest du Congo, sera inaugurée dans les prochains jours, après une phase d'essais techniques jugés concluants par les autorités congolaises.
Les travaux de cette centrale électrique ont été lancés en 2012 par le président congolais Denis Sassou N'Guesso. Ils sont exécutés par la société China Gezhouba Group Company Limited, pour un co?t initial de plus de 54 milliards de francs CFA.
Il s'agit du troisième barrage hydroélectrique du Congo construit avec l'appui de la coopération chinoise, après ceux de Moukoukoulou (74 MW) et d'Imboulou (120 MW).
Le projet du barrage de Liouesso est assorti de la construction des lignes de transport d'énergie par la société chinoise CMEC pour environ 17 milliards de francs CFA, ainsi que d'autres ouvrages connexes.
Ancien habitant de Ouesso, Aurélien Nkou estime que la mise en service du barrage de Liouesso apportera une forte impulsion aux activités socio-économiques dans la région. "Ouesso et d'autres localités du département de la Sangha ont désormais l'électricité pérenne, une grande première depuis les indépendances. Ce barrage est le point de départ du développement de l'économie de la Sangha qui ne reposera plus sur l'exploitation forestière mais aussi sur l'industrie et d'autres secteurs", renchérit-il.
La ville de Ouesso batie à environ 830 km de Brazzaville, chef-lieu du département de la Sangha, est située au bord du fleuve de la Sangha et compte quelque 45.000 habitants. C'est une agglomération cosmopolite où l'on trouve des Camerounais, des Centrafricains, des Congolais de la République démocratique du Congo (RDC), des ressortissants d'Afrique de l'ouest et des expatriés européens évoluant dans les sociétés forestières.
Pour le maire de Ouesso, Thierry Ghislain Maguessa Ebome, le barrage de Liouesso est une aubaine pour sa ville. "Le barrage de Liouesso fait partie des infrastructures longtemps attendues par les populations de la Sangha et de ses environs", dit-il.
"La fourniture permanente de l'électricité est un élément qui donnera plus d'efficacité au poids économique du département et particulièrement de la ville de Ouesso", a-t-il indiqué, ajoutant que cette centrale facilitera l'éclosion des petits métiers et l'implantation des industries hormis celles du bois.
La mise en service du barrage de Liouesso vient augmenter la capacité de production d'électricité au Congo qui est passée de 89 MW en 2000 à plus de 590 MW actuellement.
"Dans la sphère et autour, l'impact de ce projet est bien perceptible. La centrale et le réseau de transport vont résoudre de fa?on pérenne, le déficit récurrent de l'offre d'énergie et réduire la dépendance actuelle de Ouesso de 100% de la production thermique fournie occasionnellement et à des horaires réduits", a déclaré lors du lancement des travaux, Jean Jacques Bouya, ministre congolais en charge des grands travaux.
Longtemps enclavée, la Sangha a été reliée à Brazzaville et aux autres départements par le biais de la route nationale n°2 qui fait une jonction avec la nationale n°1 conduisant au port maritime de la capitale économique Pointe-Noire. Cette région est frontalière aux pays tels le Cameroun, la République centrafricaine (RCA) et la RDC.
Elle regorge plusieurs potentialités culturelles, économiques et touristiques. L'on peut énumérer le parc national de Nouabalé Ndoki et celui d'Odzala Kokoua qu'elle partage avec le département voisin de la Cuvette-ouest.
Ce département est aussi réputé pour la culture du café, du cacao, et de palmiers à l'huile. Il recèle des gisements de fer, de l'or et d'autres minerais. On y trouve aussi des sociétés forestières parmi les plus importantes d'Afrique centrale.
Dans le cadre de l'intégration sous-régionale, les gouvernements congolais et camerounais co-financent la construction d'une route devant relier les deux pays (Ouesso-Sangmélima) avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD).