Dernière mise à jour à 13h50 le 22/10
La situation semble se normaliser mercredi dans les quartiers sud et sud-ouest de la capitale congolaise, après une journée chaude marquée mardi par des violents heurts entre les partisans et opposants au référendum constitutionnel, en dépit de quelques foyers de tension.
Ces heurts ont été signalés à Bacongo, Makélékélé et à Mfilou, dans la partie sud et ouest de Brazzaville où l'on a signalé des actes de pillages dans la nuit du mardi au mercredi.
T?t mercredi matin, des jeunes ont repris d'installer les barricades dans les ruelles et les grandes avenues pour empêcher la circulation des voitures.
La Force qui tente de rétablir l'ordre s'est vu quelque fois obliger de tirer des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestations. Dans ces quartiers, les commerces sont restés fermés depuis mardi. La circulation reste fortement perturbé et les établissements scolaires fermés.
Plusieurs cas de sabotage des biens immobiliers publics et privés sont signalés. Parmi les dégats commis par les manifestants : l'incendie de trois postes de police (dans les zones sud et ouet), le pillage des boutiques.
Dans ces quartiers où les marchés, boutiques et autres commerces sont fermés, la rareté des denrées alimentaires de première nécessité fait déjà place à la surenchère, ce qui commence à causer le déplacement des populations vers des zones jugées plus calme, notamment au nord et centre de Brazzaville où la vie suit son cours normal.
Les appels au calme par les autorités publiques se multiplient. Le ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, qui a fait mardi sur les ondes de la radio et télévision nationale le bilan à mi-parcours de la crise sur l'ensemble du territoire national, a appelé la population à vaquer à ses occupations quotidiennes.
Selon le bilan provisoire, les affrontements durant les manifestations dans le pays ont fait plusieurs blessés et quatre morts (une à Pointe-Noire).
Les Congolais sont convoqués aux urnes le 25 octobre pour un scrutin référendaire sur un projet de la nouvelle constitution qui prévoit un régime semi-présidentiel, avec un mandat ramené de 7 à 5 ans renouvelable deux fois.
L'opposition radicale critique que ce projet donne la possibilité au président Denis Sassou N'Guesso de briguer en 2016 un nouveau mandat à la tête du Congo.
L'opposition modérée dite "républicaine", affirme pourtant que l'analyse du projet de Constitution fait ressortir certaines innovations, entre autres, l'institution d'un Premier ministre, le renforcement du prestige et de l'autorité du parlement, le renforcement de la décentralisation, l'abolition de la peine de mort, l'institutionnalisation du leadership de l'opposition et du dialogue politique. Ce courant politique appelle à voter "oui" au référendum.