Dernière mise à jour à 10h12 le 27/07
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Les fossiles d'une nouvelle espèce de dinosaure ont été exhumés dans le nord-ouest de la Chine, une découverte qui pourrait bouleverser la théorie classique sur l'évolution des dinosaures.
Une équipe de paléontologues chinois a exhumé les squelettes fossilisés d'une nouvelle espèce de dinosaure dans le nord-ouest de la Chine, et ce faisant, a renversé l'hypothèse généralement admise selon laquelle le diplodocus n'a jamais vécu en Asie orientale.
Il existe même une possibilité, si d'autres fossiles sont mis au jour, que le diplodocus soit en réalité originaire d'Asie, comme le prétend Xu Xing, responsable en chef du programme de recherche.
Les découvertes de Xu et de son équipe ont été publiées mardi dans la revue Nature Communication.
Les squelettes de cette nouvelle espèce, baptisée ? Lingwulong shenqi ? en chinois, c'est-à-dire le ? fabuleux dragon de Lingwu ?, ont été trouvés dans la banlieue de Lingwu, une importante ville industrielle de la région autonome Hui du Ningxia.
Depuis 2005, date de la première fouille, les scientifiques ont pu reconstituer entre sept et dix squelettes.
Les diplodocidés forment l'une des grandes familles des sauropodes. Ces derniers sont les dinosaures géants herbivores au long cou auxquels sont associés les apatosaures et les controversés brontosaures. Selon l'article publié dans Nature Communication, les diplodocus que l'on a retrouvés dans le Ningxia étaient des dinosaures jeunes et adultes qui vivaient il a 174 millions d'années.
Longtemps, on a pensé que les diplodocus étaient apparus sur terre il y a environ 160 millions d'années et avaient connu une très courte période d'évolution avant de dominer les terres à la fin du Jurassique (entre – 200 et – 145 millions d'années), explique Xu, un chercheur associé de l'Institut de paléontologie paléoanthropologie des vertébrés, institut rattaché à l'Académie chinoise des Sciences.
Avec ces nouvelles découvertes, on peut désormais envisager que le diplodocus ? soit apparu au début de l'ère jurassique et qu'il ait connu une très longue période d'évolution ?, explique Xu.
Les continents formaient alors une masse unique et cohérente. Ce n'est qu'après, entre le milieu et la fin du Jurassique, que l'Asie orientale s'est séparée du continent, comme le raconte Xu.
Xu explique que plusieurs fossiles de diplodocus avaient déjà été retrouvés en Europe, en Afrique et en Amérique et qu'il était couramment admis que le diplodocus ainsi que plusieurs autres dinosaures n'avaient jamais pu s'aventurer jusqu'en Asie orientale. Or, pour le scientifique, ces nouvelles découvertes remettent en cause cette hypothèse.
Xing Lida, un autre paléontologue de l'université des géosciences de Chine qui s'intéresse particulièrement aux fossiles de dinosaures, était très enthousiasmé en apprenant la nouvelle.
? Ces découvertes concordent avec les empreintes de dinosaures que nous avons retrouvées ces dernières années ?, explique Xing.
L'équipe de Xing a retrouvé divers sauropodes du Jurassique moyen ? dont l'existence est aujourd'hui prouvée, grace aux récentes découvertes qui ont mis au jour leurs squelettes ?, souligne Xing.
Surnommé le ? roi des dinosaures ? en Chine, Xu et son équipe sont devenus célèbres en découvrant un dinosaure de la taille d'un faisan qui arborait alors un plumage iridescent.
? Les évolutions biologiques n'ont jamais été isolées ?, confie Xu. Notre compréhension du processus d'évolution d'autres animaux comme le lézard, le crocodile ou certains mammifères, pourrait bien être limitée en réalité, fait-il remarquer.
Xu et son équipe prévoit de poursuivre leurs recherches dans le Ningxia où ils espèrent faire de nouvelles découvertes encore plus passionnantes.