Dernière mise à jour à 08h36 le 07/11
Le président fran?ais Emmanuel Macron a évoqué mardi matin plusieurs thèmes tels que l'aide aux transports, la taxe sur les carburants, les élections européennes à venir ou encore la sécurité et l'éducation dans une interview exclusive accordée à la radio Europe 1.
Alors que la nouvelle hausse de la taxe sur le diesel prévue dans le budget 2019 suscite une polémique croissante, M. Macron a annoncé vouloir "améliorer le chèque énergie" qui alloue une aide aux ménages les plus démunis pour se chauffer notamment et "généraliser" les aides pour les Fran?ais "qui tous les jours prennent la voiture pour aller travailler".
Interrogé sur les élections européennes qui auront lieu en mai 2019, il a mis en garde contre la montée des populismes : "Les nationalismes ne sont-ils pas là? A-t-on oublié quel est le parti qui avait gagné les dernières élections européennes en France? Le Front national. J'espère qu'il ne gagnera pas" cette fois.
"L'Europe est de plus en plus fracturée. Le nationalisme remonte. Ce nationalisme qui demande la fermeture des frontières, qui pr?ne le rejet de l'autre. Il joue sur les peurs partout. Ils sont là. Nous avons besoin d'une Europe plus forte, qui protège. Il s'agit d'avoir conscience de ce que nous sommes et de ce que nous vivons : la paix et la prospérité dans laquelle vit l'Europe depuis 70 ans est une parenthèse dorée dans notre histoire", a-t-il également expliqué.
Concernant la politique nationale, le président fran?ais a plaidé pour un renforcement de la sécurité à l'école. "C'est une violence intolérable. J'ai demandé au ministre (de l'Intérieur) de réagir. Il y a une première réaction qui est là et je souhaite qu'on aille beaucoup plus loin", a-t-il déclaré à propos de la vidéo montrant un élève pointant une arme factice sur une professeure dans un lycée de Créteil (Val-de-Marne) en octobre dernier.
Emmanuel Macron s'est ainsi dit "ouvert" à la possibilité de mettre des policiers dans les établissements scolaires "mais il faut toujours que ce soit la communauté pédagogique qui en décide", a-t-il précisé. Selon lui, les jeunes ont besoin de sécurité à l'extérieur, "mais ils ont besoin d'autorité dans l'école", a-t-il ajouté.
Le président fran?ais a également annoncé un renforcement de la lutte contre l'insécurité dans les quartiers sensibles. "En matière de lutte contre les trafics et les stupéfiants et contre les bandes, nous allons durcir très fortement", a-t-il expliqué. "La peur va changer de camp", a-t-il prévenu, expliquant vouloir "une reconquête par les services publics" et "une réouverture de la présence républicaine". "C'est ce qu'on va faire dans les quartiers, je l'annoncerai dans les prochains jours", a-t-il indiqué.
Autre sujet abordé lors de l'interview, l'affaire Benalla. Selon le chef de l'Etat fran?ais, cela a provoqué une réaction médiatique démesurée. "La situation d'Alexandre Benalla vous a peut-être occupé, moi elle ne m'a pas empêché de faire autre chose", a-t-il affirmé, regrettant "une excitation collective" et la perte de "l'esprit de mesure".
M. Macron a expliqué qu'Alexandre Benalla est "un jeune homme qui m'a accompagné. Quelqu'un en qui j'ai eu confiance. Je lui ai confié des responsabilités". Puis, au sujet des violences qui lui sont reprochées lors d'une manifestation du 1er-Mai à Paris, le chef de l'Etat a évoqué "une faute" qualifiée d'"inacceptable". "Il a eu une sanction à l'Elysée. L'Elysée n'est pas intervenu. L'Elysée n'a rien caché", a-t-il assuré.