Dernière mise à jour à 08h26 le 07/11
La Chine, acteur de premier plan dans le domaine de l'énergie, s'impose désormais également comme un "investisseur significatif" dans le secteur électrique européen, selon l'étude annuelle de l'Observatoire mondial des marchés de l'énergie (WEMO) publiée mardi.
"La dynamique d'acquisitions de la Chine, qui s'opère depuis dix ans en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, s'étend désormais aux réseaux électriques en Europe", souligne le rapport, qui prévoit qu'elle "devrait bient?t s'attaquer à l'exportation de nouveaux équipements de stockage d'électricité, de véhicules électriques et de réacteurs nucléaires".
"Dans le cadre de sa politique à long terme, la Chine développe d'abord ses équipements de production énergétique sur son territoire avant de les vendre à l'étranger. Elle exporte massivement ses centrales au charbon (700 sont actuellement en construction), ses panneaux solaires photovolta?ques (qui représentent près de la moitié des nouvelles installations dans le monde) et ses éoliennes", peut-on lire.
Le rapport souligne par ailleurs que la Chine "détient également une grande majorité de la production mondiale (95%) des métaux rares et des terres rares nécessaires à la transition énergétique".
"En Chine, la demande d'énergie ne cesse cro?tre. Le pays a augmenté de 46% l'importation de gaz naturel liquéfié en 2017 et représente aujourd'hui 30% de l'accroissement mondial de la demande", affirme cette étude qui s'inquiète toutefois "des niveaux de pollution qui restent préoccupants".
L'étude du WEMO estime par ailleurs que "la croissance économique mondiale remet en question les objectifs en matière de changement climatique".
"Les émissions de gaz à effet de serre repartent à la hausse (+1,4%) après trois années de stagnation, portées par la croissance économique qui stimule la demande énergétique dans le monde. Les objectifs déjà fragiles de l'Accord de Paris de 2015 sur le climat pourraient être sérieusement menacés malgré l'augmentation conséquente du prix du carbone en Europe", considèrent les auteurs de l'étude.
"Les mesures prises par l'Union européenne pour assainir le marché des droits d'émissions sont insuffisantes pour obtenir un prix significatif. Il faudrait pour cela imposer un prix plancher du carbone au niveau de l'Union européenne ou dans ses Etats membres à l'instar de la régulation mise en place au Royaume-Uni", affirment-ils.