Dernière mise à jour à 08h16 le 19/10
Une manifestation surprise réunissant environ 500 policiers s'est tenue t?t mardi sur les Champs-Elysées à Paris, rapporte la presse fran?aise. Elle a été organisée pour exprimer leur "ras-le-bol" général face aux attaques violentes de plus en plus nombreuses dont ils font l'objet, a expliqué un gardien de la paix au quotidien Le Parisien.
Ces actes de violence dénoncés par les policiers ont connu un paroxysme le 8 octobre lorsque quatre d'entre eux ont été blessés, dont l'un est toujours hospitalisé, par le jet d'un cocktail Molotov lors d'une mission dans la cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne), suscitant un émoi national.
Plusieurs dizaines de voitures de police ont ainsi perturbé la circulation sur les Champs-Elysées aux environs de 1h du matin.
Malgré les menaces de sanctions émanant de leur hiérarchie, ces centaines de policiers ont répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux, sans l'aide d'organisation syndicale, convergeant d'abord en début de soirée vers l'entrée de l'h?pital Saint-Louis où est soigné le policier gravement blessé.
Ils ont ensuite circulé en civil à bord de véhicules banalisés ou appartenant à la flotte officielle de la police, gyrophares allumés, autour de l'Arc de Triomphe, ainsi que sur la célèbre avenue parisienne, avant de se disperser.
Pour justifier cette mobilisation, le gardien de la paix interrogé par Le Parisien a déclaré que "les policiers en ont marre de voir leur administration leur répondre que s'ils veulent s'équiper, ils doivent acheter eux-mêmes leur matériel".
Un autre agent a lui mis en cause les syndicats des forces de l'ordre qui n'aurait pas réagi lorsque le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a utilisé le terme de "sauvageons" pour parler des agresseurs de la Grande Borne, car pour ce policier "des gens qui lancent un cocktail Molotov sur les policiers pour les tuer, ce ne sont pas des sauvageons, ce sont des criminels", a-t-il affirmé.
Pour appuyer ce sentiment de colère face à leurs responsables hiérarchiques, un autre fonctionnaire, après avoir énuméré les différents épisodes de violences à l'encontre des policiers ("Viry-Chatillon et Mantes-la-Jolie ce week-end"), a estimé pour sa part "que pour notre administration, mieux vaut un policier mort qu'un délinquant blessé".
Le 11 octobre dernier, plusieurs centaines de policiers s'étaient déjà rassemblés en silence devant les commissariats de France pour montrer leur solidarité avec leurs collègues attaqués. Ils avaient aussi réclamé plus de moyens et davantage de fermeté.