Dernière mise à jour à 09h10 le 09/09
Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont estimé mardi que les réductions du budget 2016 de l'Union européenne (UE) proposées par le Conseil européen étaient inacceptables et qu'elles constitueraient une entrave à la mise en ?uvre de la politique de l'UE, notamment en ce qui concerne la question migratoire.
Le Conseil européen a proposé un budget de 153,2 milliards d'euros en engagements et 140 milliards d'euros en paiements, soit des réductions de 563,6 millions d'euros à des fonds pour de nouveaux projets et de 1,4 milliard d'euros à des fonds pour payer les factures entrantes en 2016.
La présidence luxembourgeoise du Conseil a présenté ce mardi la position des Etats membres sur le projet de budget de l'UE pour 2016, suscitant l'ire des eurodéputés.
"Les coupes du Conseil sont inacceptables, incompréhensibles et incohérentes. Le Conseil ne peut pas aller au-delà de l'égo?sme national des Etats membres. Les pays qui réclament la solidarité concernant le Fonds de cohésion sont incapables d'afficher un minimum de solidarité envers la migration et réduisent des lignes budgétaires qui financent les programmes de migrations. La solidarité est une voie à double sens", a déclaré le rapporteur du Parlement européen pour la majeure partie du budget, le Portugais José Manuel Fernandes (PPE/Parti Populaire Européen).
Il a par ailleurs vertement critiqué le Conseil pour avoir coupé des fonds destinés à aider les pays qui souhaitent adhérer à l'UE et réduit les programmes de réduction de la pauvreté dans les pays tiers.
Le rapporteur pour le reste du budget, le Belge Gérald Deprez (ALDE/ Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe) a de son c?té insisté sur la nécessité d'un financement adéquat pour les organismes traitant des réfugiés, dont certains fonds ont été coupés par le Conseil.
"Il est regrettable que le Conseil ait également réduit le programme de recherche de l'UE Horizon 2020 et le Fonds pour l'interconnexion en Europe pour l'énergie, les télécommunications et les transports", a-t-il ajouté.
La Commission européenne s'est également déclarée préoccupée par les compressions budgétaires annoncées par le Conseil. Ce dernier a formellement approuvé sa position sur le budget 2016, le 4 septembre, après son adoption informelle en juillet.
Les réductions les plus importantes aux chiffres proposés par le Conseil affecteraient au premier chef les outils de politique étrangère, le financement pour les pays voisins et les programmes pour les réseaux de transport et pour la recherche.
Le Parlement européen doit prendre position par rapport à la proposition du Conseil avant le 29 octobre, date à laquelle débuteront les 21 jours de pourparlers entre le Parlement et le Conseil.
Un budget final pour 2016 doit être remis avant la fin de cette année.