Les médias et les économistes australiens ont beaucoup parlé du rapport de travail du gouvernement chinois présenté dimanche par le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire, soulignant que la croissance durable de la Chine profiterait à l'Australie.

Lundi, le plus grand journal financier du pays, l'Australian Financial Review (AFR), a fait sa Une sur la direction politique prise par la Chine au niveau du développement économique, de la défense nationale et des affaires étrangères.

Sur la Une, intitulée "La Chine reste sur le chemin de la croissance", les auteurs de l'article, Angus Grigg et Lisa Murray, ont écrit que le projet de la Chine d'accro?tre les dépenses au niveau des infrastructures profiterait aux sociétés minières australiennes.

"La confirmation que la Chine continue à poursuivre la croissance économique et reporte toute réforme draconienne et potentiellement déstabilisatrice sera interprétée comme une bonne nouvelle pour les exportateurs australiens de fer et de charbon", ont-ils écrit.

Dans un autre article publié dans l'AFR, M. Grigg a estimé que le rapport de travail du gouvernement chinois portait essentiellement sur la "stabilité", ce qui indique que Beijing fera en sorte que la croissance reste constante en Chine, ce qui représente une chance pour l'économie australienne.

"Cela suggère que la chute nette des prix des marchandises prévue par certains ne se produira certainement pas cette année", a poursuivi M. Grigg.

The Australian, le journal australien à plus fort tirage du pays, a également beaucoup parlé du rapport de travail. Son correspondant en Chine Rowan Callick a expliqué qu'avec ce rapport, le gouvernement chinois "reste ferme sur sa stratégie qui consiste à ne pas adopter de fortes politiques d'encouragement et à continuer à donner la priorité à la création d'emplois".

Il a également parlé de la stratégie chinoise visant à éliminer "les entreprises zombies" qui re?oivent des fonds sans avoir d'effets positifs sur l'économie.

Les médias ne sont pas les seuls à avoir réagi positivement à ce rapport de travail ; les économistes australiens ont également salué les avantages que la stratégie chinoise apportera dans l'année à venir.

Le professeur James Laurenceson, directeur adjoint de l'Institut des relations sino-australiennes de l'Université de Sydney, a déclaré à Xinhua que la stabilité de la croissance en Chine était une bonne nouvelle pour l'Australie.

"Pour l'instant, les services australiens en Chine augmentent de 20% par an et les exportations agricoles se portent bien aussi. L'impact positif sur l'Australie se poursuit donc", a expliqué M. Laurenceson.

Il estime également que la Chine entreprendra des réformes économiques "considérables" dans les 12 prochains mois, ce qui renforcera non seulement l'économie chinoise, mais aussi celle de l'Australie.

"Si la Chine continue d'afficher une croissance de 6,5% et que la Chine dépense plus dans les infrastructures, il lui faudra du fer et du charbon australiens. Je m'attends donc à encore 12 mois de demande chinoise relativement vaste pour nos exportations", a indiqué M. Laurenceson.

Evan Lucas, analyste de marché chez IG, est convaincu de l'impact positif des chiffres chinois, soulignant qu'à l'ouverture de la bourse lundi matin, le secteur minier australien prenait beaucoup de valeur.

"C'est positif, l'objectif de croissance de 6,5% étant considéré comme un objectif minimum, et non maximum", a poursuivi M. Lucas.

Wei Li, économiste à la Banque australienne du Commonwealth, a déclaré quant à lui que les plans stratégiques du gouvernement chinois auraient des effets positifs dans le monde entier.

D'après lui, "l'engagement du gouvernement chinois à accélérer les investissements dans les infrastructures et à poursuivre les coupes dans la surcapacité de l'acier et du charbon est positif pour les prix tant domestiques que mondiaux".