Le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) prévoit de servir de médiateur au différend commercial entre le Kenya et la Zambie, ont annoncé lundi des responsables.

Francis Mageni, directeur du commerce et des droits de douane au COMESA, a déclaré aux journalistes à Nairobi que la Zambie avait empêché les exportations de lait et d'huile de palme depuis le Kenya en raison de standards sanitaires et de règles d'origine incompatibles respectivement.

"Nous travaillons en étroite collaboration avec les responsables du Kenya et de Zambie afin de résoudre ce différend et ainsi promouvoir le commerce intrarégional", a indiqué M. Mageni lors de la 4e réunion du sous-comité des directeurs des droits de douanes du COMESA.

Il a précisé que la Zambie avait rejeté les importations de lait kenyan car il contient un nombre total de bactéries supérieur aux niveaux maximaux autorisés en Zambie, alors que le Kenya estime que la stérilisation UHT (ultra haute température) du lait tue tous les agents pathogènes et le rend sans danger pour la santé.

Afin de débloquer cette impasse commerciale, les scientifiques de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont également été consultés pour déterminer si le lait kenyan était propre à la consommation.

M. Mageni a indiqué que les responsables zambiens avaient déjà été invités à inspecter la sécurité de la cha?ne de valeur du lait kenyan afin de trouver une solution holistique.

Il a déclaré que la résolution ou non du différend commercial dépendait des Etats membres du COMESA mais qu'aucune date limite n'était imposée afin d'améliorer ses chances de succès.

La Zambie a également imposé des restrictions sur les exportations d'huile de palme du Kenya car elle doute que ses composants contiennent assez de produits locaux pour obtenir un accès préférentiel sur le marché zambien.

Selon M. Mageni, le COMESA a fait visiter des lieux de production d'huile de palme du Kenya aux responsables zambiens afin qu'ils confirment qu'elle est produite au Kenya.

Il a déclaré que le bloc commercial était parvenu à faire lever 150 barrières non tarifaires entre les Etats membres au cours des deux dernières décennies.

Il a observé que les barrières non tarifaires les plus difficiles à supprimer étaient celles pour lesquelles des acteurs influents dans leur secteur encouragent leur gouvernement à instaurer des barrières qui protègent l'industrie domestique de la concurrence étrangère.