Dernière mise à jour à 09h42 le 28/10
Une conférence internationale sur la résilience, la recherche et l'innovation s'est ouvert lundi dans la capitale djiboutienne.
Placée sous le patronage du chef de l'Etat djiboutien, Ismail Omar Guelleh, cette conférence à laquelle prennent part des scientifiques, des experts, des praticiens, des décideurs et des académiciens de plusieurs pays de la région provenant de différents domaines comme la sécurité alimentaire, l'énergie, ou encore la gestion des conflits va s'étaler sur trois jours.
L'objectif de ces assises est de créer et renforcer un réseau d'experts pour les amener à travailler ensemble et élaborer des projets pour la région.
Au cours de cette conférence, les participants sont appelés en ce sens à discuter des axes de recherche susceptibles d'améliorer la résilience des populations dans les régions arides et semi arides.
Les intervenants vont également se pencher sur les principaux défis à relever dans cette optique, tels les introductions d'innovations institutionnelles et les échanges d'expériences scientifiques grace auxquelles la résilience sera un vecteur de développement.
La réalisation d'un état des lieux de l'avancée des connaissances tout en identifiant les technologies innovantes prometteuses en matière de résilience est également inscrite dans l'agenda de ces assises.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le président djiboutien a reconnu d'emblée que la question de résilience est aujourd'hui au c?ur de tous les débats étant donné qu'elle traduit, a-t-il dit, la capacité à résister et surtout à récupérer à la suite de crises et de catastrophes.
"A Djibouti, comme partout dans le monde, nous subissons de plein fouet l'impact des changements climatiques qui se traduisent par des phénomènes tels que des sécheresses récurrentes ou encore des inondations", a expliqué le Président Guelleh.
"Il y a tout juste quatre ans, a-t-il rappelé, les sécheresses de 2008 à 2011 ont occasionné une perte de 177 millions de dollars soit 3.9% du PIB et affecté 120 000 personnes. Ce qui constitue une perte considérable pour un pays en voie de développement comme le n?tre".
Il a indiqué par ailleurs que pour faire face aux sécheresses récurrentes, son pays met tout en oeuvre pour développer des stratégies et des programmes clairs et ciblés portant sur la résilience sous toutes ses formes. Et à ce titre, le Président Guelleh a cité comme exemples les programmes de sécurité alimentaire comme ceux des filets de sécurité sociale mis en place par son gouvernement, en faveur des populations les plus vulnérables, lesquels, a-t-il précisé, ont contribué activement à réduire la précarité et assurer le développement durable.
Toutefois, a-t-il reconnu, afin d'éviter de toujours répondre dans l'urgence, "nous avons parallèlement investi dans l'installation de réseaux d'alertes précoces des séismes et des crues afin d'anticiper les ravages potentiels".
Pour le Président Guelleh, il est impératif que les pays de la région redoublent d'efforts afin de préserver les avancées accomplies dans la recherche et la technologie, parce qu'il est, a-t-il dit, "nécessaire de concevoir une approche régionale pour faire face aux défis et optimiser notre capacité de réactions et par ricochet de résilience".
Il s'est par ailleurs félicité que les participants nationaux et internationaux, aient décidé d'aborder la résilience sous l'angle de la recherche et de l'innovation. "Cela nous permettra, sans nul doute, de développer des réflexions et des outils spécifiques afin de répondre aux problèmes d'eau, de sécurité alimentaire, de santé et, enfin, de sécurité", a-t-il conclu.
De son c?té la représentante à Djibouti de l'organisation des nations pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Mme Guern-Bleich, a fait savoir qu'avec l'émergence du concept de résilience, les partenaires de développement, les organisations non gouvernementales et une pléthore d'acteurs sont désormais engagés, d'une manière ou d'une autre, dans la cha?ne de valeur de la connaissance dans ce domaine.
"En effet, dans le contexte djiboutien mais aussi dans le contexte élargi de la région de l'IGAD et des zones arides et semi arides du continent Africain, il a été établi le besoin de la recherche afin de contribuer à une croissance économique durable, ainsi qu'au développement et à la sécurisation des moyens de subsistance sociaux, économiques et cultures des communautés de la Corne de l'Afrique et du Sahel", a-t-elle rappelé.
Il convient de souligner que cette conférence arrive à un moment opportun ou les experts du climat indiquent que la Corne de l'Afrique deviendrait de plus en plus aride, faisant craindre une intensification des tensions régionales.