Dernière mise à jour à 14h53 le 26/10
? Les barrières institutionnelles ? citées comme le principal facteur entravant le progrès de la Chine. |
Un des plus grands économistes de la Chine a lancé un puissant appel fort en direction des dirigeants de la Chine, leur demandant d'accélérer les réformes qui ont été retardées.
L'appel de Wu Jinglian arrive alors qu'une importante réunion des plus hauts dirigeants a lieu aujourd'hui pour élaborer le programme de développement de la Chine pour les cinq prochaines années.
Le Comité central du Parti communiste chinois tient son plénum de lundi à jeudi, avec au menu une proposition pour le 13e Plan quinquennal (2016-20).
La réunion permettra également de pourvoir les postes de haut niveau vacants laissés par les responsables faisant actuellement face à des accusations de corruption, dont 11 anciens membres et membres suppléants du Comité central.
Wu Jinglian, 85 ans, est chercheur au Centre de recherche pour le développement du Conseil des Affaires de l'Etat –le gouvernement chinois- et conseiller économique chevronné auprès du gouvernement central depuis les premiers jours du lancement de la réforme économique en Chine.
S'exprimant dimanche lors d'un forum du Centre pour le développement industriel et la gouvernance environnementale à l'Université Tsinghua, Wu Jinglian a reproché à ce qu'il a appelé ? les barrières institutionnelles ? d'être le principal facteur du ralentissement de la hausse globale de la productivité en Chine et de l'incapacité à répondre aux exigences des citoyens nouveaux riches de la classe moyenne.
La seule solution est d'aller de l'avant avec la réforme, plut?t que d'introduire des mesures de relance financière continuelles, a-t-il souligné.
Il a critiqué la tentative d'utiliser ces mesures pour augmenter la vitesse de la croissance, estimant que c'est une mauvaise fa?on d'alléger les difficultés économiques que connait la Chine.
Dans certains domaines clés, les réformes visant à éliminer les obstacles institutionnels ont été plus lentes que ce qu'elles devraient être, en dépit de la ferme volonté des dirigeants du pays, exprimée dans les programmes de réforme adoptés depuis 2012, a-t-il ajouté.
L'un des domaines est la réforme du marché des capitaux et son contr?le. Un autre, où de nombreux problèmes demeurent, est la gestion financière du gouvernement, ? parce que trop de dette a été contractée des programmes de relance financière du gouvernement après la crise financière mondiale de 2008 ?, a dit M. Wu.
L'effet des mesures de relance financière a diminué à un point tel qu'elles sont à présent à peu près inutiles, car elles ont fait naitre une dette énorme pour les gouvernements locaux et les entreprises. Introduire de nouvelles mesures de ce genre pour l'économie est une solution mauvaise et non durable pour la Chine, a souligné M. Wu.
Au lieu de cela, il estime qu'il vaudrait mieux se concentrer sur la réforme du système financier, la gestion budgétaire, les prix et le système de fixation des prix, les entreprises publiques, la construction de zones hors taxes et une plus grande ouverture aux investisseurs internationaux.
Chen Qinghai, ancien doyen de l'Ecole d'économie et de gestion de l'Université Tsinghua, a déclaré lors du même forum que défi environnemental auquel va faire face la Chine sera énorme.
La semaine dernière, Ma Jun, économiste en chef à la Banque populaire de Chine, avait souligné que la future réforme financière se concentrera sur le financement général, le financement de l'innovation, la finance sur Internet et la finance environnementale ou verte.