Dernière mise à jour à 08h36 le 26/10
La Chine et le Royaume-Uni, qui travaillent sur un grand projet d'énergie nucléaire ainsi que des projets d'énergie renouvelable, redoubleront d'efforts pour construire un avenir à faible émission de carbone.
Le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié d'"historique" l'accord signé entre des entreprises chinoise et fran?aise sur la construction d'une centrale nucléaire à Hinkley Point dans le sud-ouest de l'Angleterre, car ce projet permettra de fournir une énergie fiable et abordable à près de six millions de foyers.
Outre la centrale nucléaire, les sociétés chinoises investissent également dans des projets d'énergie renouvelable au Royaume-Uni, notamment dans les domaines de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne et de la biomasse. SinoFortone Group, une compagnie de développement privée, a récemment annoncé sa décision d'investir dans un projet de centrale biomasse au Royaume-Uni.
Les entreprises chinoises travaillent aussi étroitement avec leurs partenaires britanniques pour faire progresser des projets de moyens de transport à faible émission de carbone au Royaume-Uni, dont des bus électriques et des taxis écologiques.
Ces projets rendront non seulement l'économie du Royaume-Uni plus verte, mais ils stimuleront également les échanges d'expertise et de technologies à faible émission de carbone entre les deux pays.
La réduction des émissions de carbone est l'une des principales priorités de la Chine et du Royaume-Uni et les deux pays s'efforcent de relever le défi du changement climatique. Dans une déclaration commune, la Chine et le Royaume-Uni ont promis de travailler ensemble dans divers domaines, dont la lutte contre le changement climatique.
"Compte tenu de l'intérêt commercial considérable de la Chine à développer un secteur mondial à faible émission de carbone et de sa prise de conscience que les investissements dans les énergies fossiles présentent des risques dans un monde confronté au changement climatique, les investisseurs chinois pourraient progressivement accro?tre leurs investissements dans les secteurs à faible émission de carbone au Royaume-Uni", a indiqué à Xinhua Richard Black, le directeur de l'Unité de veille de l'énergie et du climat (ECIU, ONG).
La Chine est en train de devenir "le principal acteur" de l'économie à faible émission de carbone mondiale à un rythme inattendu et sans précédent, et de nombreuses opportunités pourraient s'offrir aux pays dont les dirigeants politiques et chefs d'entreprise restent vigilants, selon un rapport publié par l'ECIU.
Comme le développement à faible émission de carbone exige généralement un fort appui technique et financier, la Chine aura encore besoin de technologies et d'investissements étrangers, selon le document.
La Chine a annoncé qu'elle lancerait un système national d'échange de quotas d'émission de CO2 (ETS) qui couvrira les domaines de la production d'énergie, de l'acier, du ciment et d'autres secteurs à haute émission de carbone en 2017. La Chine a lancé des programmes pilotes d'échange des émissions de carbone dans les villes de Beijing, Tianjin, Shanghai, Chongqing et Shenzhen ainsi que dans les provinces du Guangdong et du Hubei.
Ces programmes pilotes ont bénéficié d'une assistance technique de la part de plusieurs pays européens (parmi lesquels le Royaume-Uni), dont l'expérience dans les mécanismes nationaux et européens d'échange des émissions est d'une grande aide pour les décideurs chinois et les entreprises participantes, selon le rapport.
"Le marché chinois est manifestement ouvert à ce type de compétences et d'expertise", a indiqué M. Black.
"Un autre domaine concerné est celui des services à faible émission de carbone. Cela inclut par exemple la conception d'un système d'échange de quotas d'émission de CO2, la définition d'une réglementation efficace et la réponse aux problèmes spécifiques de financement des énergies à faible émission de carbone", a-t-il ajouté.
VERS UNE ECONOMIE VERTE
Avec la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra prochainement à Paris, l'impact du changement climatique est de nouveau au centre des discussions des dirigeants et des experts du monde.
Selon un document publié en ligne par la revue Nature Climate Change, les zones arides pourraient couvrir plus de la moitié de la surface terrestre d'ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre continuent à cro?tre, ce qui aurait un effet disproportionné sur les pays en développement et accro?trait la pauvreté et la dégradation des terres.
Ces dernières années, la Chine a adopté une approche de plus en plus ambitieuse et déterminée dans la lutte contre le changement climatique et le développement à faible émission de carbone, selon le rapport de l'ECIU.
La Chine "joue un r?le positif de chef de file dans les négociations des Nations Unies sur le climat. Elle est devenue le plus grand investisseur dans les énergies renouvelables au monde et a rapidement diminué la croissance de sa consommation de charbon, dont la courbe semble s'être inversée", estimé le texte.
La Chine a donné l'exemple "en promettant de soutenir financièrement les pays plus pauvres", a souligné Nicholas Stern, président de l'Institut Grantham de recherche sur le changement climatique et l'environnement lors d'une interview accordée à Xinhua plus t?t ce mois-ci.
M. Stern a indiqué qu'il était important que la Chine encourage les investissements d'économies de marché en développement et émergentes dans les infrastructures à faible émission de carbone, y compris à travers les banques de développement nationales et multilatérales.
Il a noté que le développement de nouvelles technologies serait très important pour la lutte contre le changement climatique.
La Chine a promis de réduire d'ici à l'année 2030 ses émissions de dioxyde de carbone de 60 à 65% par unité de PIB par rapport à leur niveau de 2005, selon un document soumis au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
La deuxième économie mondiale s'efforcera d'atteindre le pic de ses émissions de dioxyde de carbone d'ici à 2030.
"Compte tenu des inquiétudes concernant le changement climatique et de la perspective attrayante d'un marché mondial en croissance rapide, la Chine devrait dominer la politique et le commerce au cours de la période de transition mondiale en matière de réduction des émissions de carbone", a estimé M. Black.
"Les entreprises britanniques auront de toute évidence des opportunités si ces sociétés et le gouvernement [britannique] souhaitent les saisir", a-t-il ajouté.