Dernière mise à jour à 09h38 le 17/02
En Allemagne, l'écologie n'est pas un vain mot. Hambourg, le plus grand port du Nord de l'Allemagne et deuxième plus grande ville du pays –c'est aussi la plus riche- vient de le montrer de fa?on éclatante : fini le café en capsules dans les administrations. On n'y boira plus davantage d'eau ou de bière dans des emballages en plastique jetable, quand bien même ils sont consignés. Et ce n'est pas tout, car désormais,le ménage se fera aussi uniquement avec des détergents sans chlore. L'administration de cette importante ville portuaire s'est fixée pour objectif de devenir ? un modèle en Allemagne ? en matière de gestion écologique des approvisionnements et de passation de marchés publics.
L'ensemble des nouvelles dispositions figurent dans un ? Guide pour un approvisionnement écologique ? adopté par Hambourg, inédit dans sa portée en Allemagne. Le document de 150 pages expose en détail les standards écologiques que devront adopter tous les services de la ville pour leurs achats, et fixe les règles à suivre en matière d'acquisition d'appareils, de systèmes d'éclairage intérieurs et extérieurs, d'articles d'hygiène et d'équipements informatiques des bureaux, et même les modes d'utilisation des équipements de transport les textiles des uniformes. Le guide préconise aussi d'offrir des alternatives aux voitures de fonction en mettant à la disposition des agents de la ville des flottes de vélos ou des abonnements aux transports en commun.
Mais à Hambourg, écologie rime aussi avec économie : d'une manière générale, les acheteurs sont ainsi invités à s'interroger ? sur l'opportunité d'un achat de bien ou de service s'il peut être évité ?, sur le co?t et l'impact environnemental de l'acquisition d'un produit pendant l'ensemble de son cycle de vie, de sa production à son élimination. Et au-delà de ces recommandations, le guide énonce encore une courte liste de produits à éviter absolument : les capsules de café, dont l'interdiction a beaucoup fait parler d'elle, mais aussi les bouteilles, les couverts et assiettes en plastique à usage unique et les désodorisants d'intérieur, considérés comme trop polluants ou gourmands en ressources. A l'avenir, aucun de ces produits ne pourra plus être acheté avec l'argent du contribuable hambourgeois.
Malgré leur rigueur, ces interdictions et préconisations semblent avoir été plut?t bien accueillies : ? Sur le principe, la démarche a fait l'objet d'un large consensus ?, a ainsi dit Jan Dube, porte-parole de la ville sur les questions environnementales et énergétiques. La ville n'achète déjà plus d'eau minérale, mais ce n'est pas pour autant que ses employés vont mourir de soif ou devoir acheter de quoi se désaltérer sur leurs propres deniers : des fontaines d'eau réfrigérée reliées au réseau permettent en effet de remplir leurs verres et carafes dans les administrations. Hambourg ne compte également pas s'arrêter là, car la liste de produits recommandés et interdits devrait encore s'allonger dans l'avenir, et les recommandations actuelles, écologiques, devraient être plus sociales et durables, ce qui veut dire que les conditions de fabrication des produits seront également concernées, a précisé M. Dube.