Dernière mise à jour à 15h00 le 18/11
C'est une nouvelle qui va sans doute inquiéter les défenseurs des animaux : l'administration Trump vient à nouveau d'autoriser l'importation aux Etats-Unis de trophées d'éléphants légalement chassés au Zimbabwe et en Zambie, les autorités ayant par ailleurs signalé qu'elles étendront leurs efforts pour promouvoir cette chasse comme une forme de conservation. En vertu de la loi américaine ? Endangered Species Act ?, les éléphants d'Afrique sont menacés, mais le Fish and Wildlife Service estime toutefois que les fortes sommes payées pour les permis de chasse pourraient effectivement les aider à ? réinvestir les revenus nécessaires dans la conservation ?.
Sous l'administration Obama, les trophées de chasse aux éléphants en provenance d'Afrique du Sud et de Namibie avaient été autorisés, mais pas ceux venant du Zimbabwe, car le Fish and Wildlife Service avait décidé en 2015 que ce pays n'avait pas réussi à prouver que sa gestion des éléphants améliorait la population. A l'époque, le Zimbabwe ne pouvait pas confirmer sa population d'éléphants d'une manière acceptable pour les autorités américaines et ne démontrait pas davantage ses capacités de mettre en ?uvre des lois pour la protéger.
Le changement s'applique aux éléphants abattus au Zimbabwe le 21 janvier 2016 ou après, et à ceux autorisés légalement à être chassés avant la fin de l'année prochaine. Selon le projet Great Elephant Census, la population d'éléphants d'Afrique dans ce pays a chuté de 6% ces dernières années. Elle est relativement stable en Zambie, qui a décidé de ré-autoriser la chasse après l'avoir déjà interdite en raison de plusieurs décennies de forte baisse. Le Fish and Wildlife Service étudie également s'il est possible d'autoriser les importations de trophées d'éléphants en provenance de Tanzanie, où le braconnage est endémique et où l'espèce a subi une forte baisse au cours des dernières décennies.
Cette décision confirme ainsi une annonce faite cette semaine lors d'un forum sud-africain pro-chasse, le Safari Club International Foundation, qui a bataillé ferme aux c?tés de la NRA, le lobby américain des armes, pour obtenir cette victoire. Une réévaluation aura lieu mi-2018 pour envisager une prolongation de l'autorisation. Sur Twitter, The Elephant Project a dénoncé la politique du gouvernement américain ? Comportement répréhensible de l'administration Trump. 100 éléphants sont déjà tués chaque jour. Cela mènera à davantage de braconnage ?. De son c?té, le centre américain pour la biodiversité a déploré qu'en autorisant à faire entrer ? des têtes, des pieds et des queues d'éléphants morts aux Etats-Unis ?, Donald Trump ? légalise le fait du tuer des éléphants menacés ?. L'organisation Great Elephant Census estime que le nombre de pachydermes a chuté de 30% entre 2007 et 2014 en Afrique, avec une baisse de 6% pour le Zimbabwe.