Dernière mise à jour à 10h31 le 21/10
Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé les Etats-Unis, la France et l'Allemagne pour leur soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un parti illégal en Turquie.
M. Erdogan a fustigé les Etats-Unis pour l'apparition des affiches du chef emprisonné du PKK Abdullah Ocalan à Raqqa de Syrie après la libération de cette ville des mains du groupe Etat islamique (EI) au début de la semaine. Des combattants kurdes syriens étaient impliqués dans cette affaire d'affiches d'Abdullah Ocalan.
"Comment les Etats-Unis vont-ils l'expliquer?" a demandé M. Erdogan. La Turquie considère le PKK et la milice kurde syrienne connue sous le nom d'Unités de protection du peuple (YPG) comme des groupes terroristes.
M. Erdogan a également évoqué l'apparition de l'affiche d'Ocalan sur un batiment de télévision d'Etat en France et une récente manifestation des partisans du PKK en Allemagne, accusant les forces de police des deux pays de rester inactives.
"Ils sont malhonnêtes, je les invite à être honnêtes d'abord", a-t-il dit.
Le président a également accusé les pays occidentaux de laisser la Turquie seule dans sa lutte contre le terrorisme.
"Lors de nos rencontres bilatérales, ils ont dit qu'ils nous soutiennent dans la lutte antiterroriste, mais nous ne le croyons pas", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Malgré l'opposition d'Ankara, Washington soutient les YPG dans la lutte contre l'EI, ce qui a refroidi les relations entre les deux alliés de l'OTAN, qui ont récemment procédé à une suspension mutuelle des services de visa des non-immigrants.
Un jour plus t?t, M. Erdogan a accusé l'Occident d'être hypocrite dans la lutte contre le terrorisme, affirmant que les alliés occidentaux de la Turquie ferment les yeux sur les activités terroristes menées par le PKK et le réseau dirigé par Fethullah Gülen, un prédicateur turc vivant aux Etat-Unis.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a repris depuis juillet 2015 la lutte armée contre le gouvernement turc.
Washington a refusé d'extrader Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être derrière un coup d'Etat manqué en juillet 2016 en Turquie, une affaire qui a nui aux relations bilatérales.