Dernière mise à jour à 11h19 le 23/03
En dépit de la persistance des combats au Yémen depuis un an, les opérations humanitaires pour venir en aide à la population s'intensifient sur le terrain, a déclaré mardi le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour ce pays, Jamie McGoldrick.
"L'année écoulée a été terrible pour le Yémen", a souligné M. McGoldrick lors d'un point de presse à Genève, notant l'impact dévastateur des frappes aériennes, des bombardements et de la violence sur ce pays déjà en difficulté avant l'éclatement du conflit.
Le Coordonnateur humanitaire a également rappelé que 2,5 millions de personnes, soit 10% de la population, ont été déplacées par les combats, qui ont causé la mort de 6.000 personnes au total, dont pour la moitié des civils, et en ont blessé plus de 30.000 autres.
Sur le plan humanitaire, M. McGoldrick a indiqué que plus de 20 millions de personnes, soit 80% de la population, ont besoin d'une assistance, dont 14 millions souffrent d'insécurité alimentaire. De plus, a-t-il dit, 20 millions de personnes ne disposent pas d'accès à l'eau ou à l'assainissement.
"La crise pose des problèmes de sécurité et des problèmes d'accès pour le personnel humanitaire", a déclaré le Coordonnateur humanitaire, soulignant que les frappes aériennes et les bombardements compliquent la livraison de l'aide et détériorent les infrastructures civiles, notamment les établissements de santé.
Malgré ce contexte difficile, il a salué la communauté des bailleurs de fonds pour leur soutien en 2015, grace auquel 50% de l'appel de fonds pour les opérations humanitaires au Yémen a été financé, ce qui a permis de fournir une aide à près de huit millions de personnes l'an dernier.
"En 2016, il y a plus d'organisations sur le terrain : 69 ONG, 25 ONG internationales et neuf organismes et fonds des Nations Unies", a précisé M. McGoldrick, ajoutant qu'en février dernier, l'ONU a été en mesure de fournir une assistance d'urgence à plus de 100.000 personnes et de pomper de l'eau pour 3 millions de personnes.
Le Coordonnateur humanitaire a toutefois indiqué que davantage de soutien financier était nécessaire. Il a rappelé qu'un appel de fonds de 1,8 milliard de dollars avait été lancé pour tenter de mettre en ?uvre une nouvelle approche de de gestion de cette situation d'urgence, en termes d'apport de nourriture, d'eau, de soins de santé, de logement et de protection.
M. McGoldrick a d'autre part rappelé que l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, poursuit ces efforts afin de préparer le terrain du prochain cycle de pourparlers de paix avec les parties. A cette fin, suite à une visite de trois jours dans la capitale yéménite, l'Envoyé spécial s'est envolé lundi 21 mars pour Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite.