"En hiver, les coupures d'électricité duraient autrefois plus de dix jours", explique Pema Yangzom dans sa maison de Bumba Tsal, un village de la région autonome du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine. "Cependant, depuis que nous sommes reliés au nouveau réseau électrique, les coupures appartiennent au passé".

Les autorités centrales ont augmenté les investissements dans la construction et la modernisation des installations d'alimentation en énergie et de transport d'électricité au Tibet ces dernières années.

La construction du projet le plus récent a commencé jeudi dans la ville de Nyingchi. Il s'agit du projet de transport d'électricité le plus haut du monde.

Le projet comprend la construction ou la modernisation de 16 sous-stations et de lignes de transport de 110 kV d'une longueur totale de 2.738 km. L'altitude moyenne de ces travaux est de 3.750 mètres, et l'écart d'altitude le plus important entre deux pyl?nes est de 494 mètres.

Il inclut également des installations d'alimentation électrique pour les chemins de fer reliant Lhassa, la capitale de la région, à Nyingchi. Les travaux de la section Lhassa-Nyingchi du chemin de fer Sichuan-Tibet ont débuté en décembre 2014.

"La construction est extrêmement complexe ici, en raison de la fragilité de l'écosystème", indique Wang Shuxiang, un responsable du projet. "La complexité du terrain et les conditions météorologiques changeantes limitent la période de construction à six mois chaque année".

Le réseau sera achevé en 2018.

A l'heure actuelle, les principaux réseaux au Tibet ne sont pas tous interconnectés, ce qui signifie que le réseau est instable. Comme Bumba Tsal, plusieurs villages subissent encore des coupures d'électricité.

"Plus de 100.000 personnes dans trois districts de Nyingchi bénéficieront du projet", note M. Wang.

L'investissement de 16,2 milliards de yuans (2,35 milliards de dollars) de ce projet représente 50% de l'ensemble des dépenses sur les projets de réseaux électriques au Tibet.

"Le projet attirera les investissements et créera davantage d'opportunités d'emploi et de recettes fiscales", déclare Shu Yinbiao, président de State Grid.

Les réserves hydroélectriques du Tibet peuvent théoriquement générer 210 millions de kW d'électricité, représentant 29% du total des réserves hydroélectriques de la Chine et occupant la première place du pays.

"Le projet contribuera au transport des énergies propres du Tibet vers d'autres lieux", indique M. Shu, ajoutant que le Tibet est l'une des plus importantes bases de réserves de ressources stratégiques du pays.

Le Tibet a connu une hausse de sa consommation électrique ces dernières années. En 2016, celle-ci a atteint plus de 4,1 milliards de kW, soit une augmentation de 21,8% sur un an.

Pour satisfaire la demande croissante en électricité et assurer une alimentation stable, de 2011 à 2015, State Grid a dépensé 27 milliards de yuans dans des projets électriques, connectant les réseaux du Tibet à ceux des provinces du Sichuan et du Qinghai et reliant 480.000 personnes au Tibet à l'électricité. D'ici 2020, le Tibet achèvera la construction de réseaux interconnectés à travers la région.

"L'alimentation stable en électricité nous facilitera grandement la vie. J'ai l'intention d'élargir mon h?tel et d'ouvrir un restaurant de cuisine tibétaine l'année prochaine", explique Pema Yangzom.