Dai Bing, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations unies, a salué mardi l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution autorisant à nouveau les livraisons d'aide humanitaire transfrontalières à la Syrie.

La Résolution 2642 apporte suffisamment de flexibilité à la situation pour permettre au Conseil de sécurité d'évaluer et d'ajuster rapidement son mandat, a déclaré Dai Bing.

La résolution définit des exigences claires pour les programmes de redressement rapide, et appelle à plus de transparence dans les efforts d'aide. Les Dialogues interactifs informels bimensuels du Conseil de sécurité, qui sont spécifiquement mentionnés dans la résolution, seront également propices à un suivi concret de la mise en oeuvre de la résolution, a-t-il indiqué dans une explication après le vote.

La résolution, qui ré-autorise le mécanisme transfrontalier pour une durée de six mois, a été adoptée avec douze voix pour et trois abstentions (Royaume-Uni, France et Etats-Unis).

La précédente autorisation a expiré dimanche après que le Conseil de sécurité a échoué vendredi à adopter une résolution visant à renouveler le mécanisme. La Russie a en effet opposé son veto à un projet de résolution préparé par l'Irlande et la Norvège, qui demandaient une nouvelle autorisation de douze mois. Un autre projet de résolution préparé par la Russie, qui aurait reconduit le mécanisme pour six mois, n'a pas non plus obtenu les voix nécessaires à son approbation.

Les faits ont montré qu'il était normal que les membres du conseil aient des divergences. Il est également naturel que ces divergences soient parfois vives. Mais tant que tous les membres du Conseil de sécurité font preuve d'une véritable volonté politique, persévèrent avec patience dans leurs efforts de consultation et répondent aux préoccupations de chacun, le conseil est encore capable de trouver des solutions efficaces, a noté le représentant chinois.

La position de la Chine sur la question humanitaire en Syrie est claire et cohérente. La Chine a toujours estimé que l'aide humanitaire devait respecter la souveraineté de la Syrie et passer par le gouvernement syrien. Les livraisons au-delà des lignes de front doivent cependant devenir le canal principal de l'aide humanitaire, les livraisons transfrontalières n'étant qu'un arrangement temporaire correspondant à des circonstances particulières. Il est nécessaire d'accélérer la transition vers une aide au-delà des lignes de front, et d'établir un calendrier clair pour la fin éventuelle de l'aide transfrontalière, a indiqué M. Dai.

Les sanctions unilatérales restreignent par ailleurs sévèrement les opérations des agences humanitaires internationales en Syrie, et vont à l'encontre des efforts déployés par le Conseil de sécurité et la communauté internationale pour améliorer l'accès humanitaire et accro?tre l'aide humanitaire en Syrie. La Chine appelle en conséquence les pays concernés à lever immédiatement et totalement leurs sanctions unilatérales contre la Syrie, a-t-il affirmé.