Dernière mise à jour à 15h13 le 11/11
La Chine s'est engagée à réunir les familles et faire revenir les enfants à l'école après avoir publié sa première étude approfondie sur les enfants laissés en arrière.
Suite à une enquête de porte-à-porte qui a commencé en mars dernier, le ministère des Affaires civiles a déclaré que 9.02 millions d'enfants agés de 16 ou moins ont été laissés à la campagne par les parents des travailleurs migrants.
La recherche a révélé que plus de 90% d'entre eux grandissent sans l'un des parents et étaient sous la garde des grands-parents, des amis ou proches. Et ils sont plus de 360000 à ne pas avoir de tuteur.
Huang Shuxian, le nouveau ministre des affaires civiles, qui a présidé mercredi une réunion convernant plusieurs départements, a proposé trois solutions pour atténuer le problème : à savoir encourager les parents à retourner dans la maison familiale, donnant aux enfants précédemment non enregistré le hukou, l'enregistrement des ménages qui leur donne accès aux soins de santé, à l'éducation et à l'aide sociale, et voir 16 000 enfants qui avaient abandonné l'école de revenir en classe au prochain semestre.
Le ministre a souligné que de nombreux parents d'enfants laissés en derrière se sont rendu compte que passer du temps avec la famille était tout aussi important que de gagner de l'argent.
Mais critiquant également certains gouvernements locaux pour ne pas faire de leur mieux pour aider ces enfants, entra?nant des manques au niveau de la garde, un décrochage scolaire et des problèmes de troubles mentaux.
Yang Jiucheng, 42 anq, dirige un service spécialement destiné à ces jeunes, qu'il a lui-même créé en 2007, dans le comté de Pingli de la province du Shaanxi. La plupart des parents de cette région se rendant vers les grandes villes pour chercher du travail. Payé par les parents, Yang offre de la nourriture et un logement à ces jeunes, et fait en sorte qu'ils suivent bien un cursus scolaire.
?L'attention des plus hautes autorités est une excellente nouvelle, attendons la suite?, a confié Yang.
?Ces parents peuvent gagner plusieurs milliers de yuans par mois dans les grandes villes, mais quand ils rentrent chez eux, leur revenu tombe à 1 000 yuans (134,52 euros) ou plus. Comment peuvent-ils nourrir leurs enfants de cette fa?on ??, a-t-il souligné. ?Nous avons besoin de quelque chose de plus concret, pour leur donner l'occasion de faire des affaires ou d'obtenir de meilleurs emplois à la maison.?
Zhang Juan, à la tête d'un programme social pour aider les plus jeunes des campagnes, propose dans les écoles maternelles rurales une formation spéciale pour les enseignants. ?La plupart des parents que je connais ont d? quitter leurs enfants, non pas parce qu'ils le voulaient, mais parce qu'ils n'avaient pas le choix?, a-t-elle expliqué.
Son cousin qui travaille dans la province du Guangdong avec sa femme, ont d? laisser leurs trois enfants dans un village de la région autonome Zhuang du Guangxi. La mère y est retournée une fois, mais s'est rendue à l'évidence qu'elle pouvait à peine payer les factures médicales de ses enfants.
Avant ce rapport officiel, les médias chinois ont largement repris une estimation de la Fédération nationale des femmes chinoises ayant établi le nombre d'enfants laissés derrière à plus de 60 millions.
Les dernières recherches ont réduit le groupe des enfants de 16 ans ou moins, avec les deux parents travaillant loin ou absent, ou incapables de prendre soin d'eux. Ce qui a en partie contribué à la variation des chiffres, selon Gao Xiaobing, vice-ministre des affaires civiles.
L'autre raison est due aux progrès réalisés par le gouvernement pour soulager la pauvreté et renforcer la protection sociale, a noté Gao.
En février dernier, le Conseil d'Etat a émis une directive nationale sur la manière de mieux aider les enfants laissés en arrière, déclarant que d'ici 2020, leur nombre devait être considérablement réduit.