Dernière mise à jour à 08h23 le 23/11
Alors que les dirigeants régionaux se réunissent dimanche à Kuala Lumpur en Malaisie pour le Sommet annuel de l'Asie de l'Est, les Etats-Unis s'apprêtent à évoquer les litiges en mer de Chine méridionale pour gacher un événement important qui devrait être axé sur la lutte contre les défis réels.
Avant la réunion, le président américain Barack Obama a qualifié la mer de Chine méridionale de "sujet majeur" et la conseillère à la sécurité nationale américaine Susan Rice a également indiqué que cette question serait "au centre des discussions".
Une telle attitude est irresponsable et contre-productive. Comme de nombreux observateurs l'ont souligné, elle sert les intérêts personnels de Washington : une situation volatile l'aiderait à maintenir sa présence hégémonique dans la région.
En s'ingérant de la sorte, les Etats-Unis menacent de gacher une occasion précieuse pour les dirigeants asiatiques d'échanger leurs observations et de promouvoir une coopération plus étroite nécessaire pour la paix durable et le développement de la région.
L'argument central invoqué par Washington pour justifier son ingérence est que la liberté de navigation en mer de Chine méridionale est menacée. Cette allégation est fausse.
Grace à la retenue de la Chine et aux efforts concertés de la plupart des pays c?tiers, la situation en mer de Chine méridionale a été pacifique dans l'ensemble. Malgré les litiges territoriaux entre la Chine et les autres parties ayant des revendications territoriales, la navigation légitime de navires et d'avions n'a jamais été un problème.
"Plus de 100.000 navires de pays du monde entier naviguent en toute sécurité et librement en mer de Chine méridionale chaque année", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying. "Ils ne rencontrent absolument aucun problème", a-t-elle insisté.
Bien que certaines ?les chinoises en mer de Chine méridionale aient été occupées illégalement par d'autres pays, Beijing a toujours maintenu que les différends devaient être réglés par des moyens pacifiques.
La Chine elle-même a encore plus besoin d'une libre navigation que tout autre pays, et le maintien de la paix et de la stabilité a été la priorité de sa politique en mer de Chine méridionale.
En outre, la Chine et l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) ont décidé de résoudre cette question compliquée avec une double approche : les litiges doivent être résolus par les parties directement concernées par la consultation et la négociation, et la Chine et les membres de l'ASEAN doivent travailler ensemble à défendre la paix et la stabilité régionales.
A l'heure actuelle, l'ingérence extérieure est une menace de plus en plus grave pour la stabilité en mer de Chine méridionale. La stratégie de rééquilibrage vers l'Asie-Pacifique de Washington a indéniablement contribué à enhardir certaines parties revendicatrices, qui ont pris des mesures inconsidérées sur la question, ce qui n'a fait que compliquer et prolonger davantage le problème.
Par conséquent, pour que les litiges en mer de Chine méridionale soient résolus dès que possible et que la paix soit maintenue dans cette zone de navigation fréquentée, les parties tierces ne doivent pas s'ingérer et doivent laisser pleinement s'exprimer la sagesse et le pragmatisme des parties directement concernées.
En outre, les membres de l'ASEAN doivent garder la tête froide et les yeux ouverts. Comme la Chine, ils devraient empêcher la question de la mer de Chine méridionale d'être utilisée par d'autres pour semer la discorde et promouvoir leurs propres intérêts.
Après tout, la Chine et les pays d'Asie du Sud-Est sont de proches voisins qui ont des intérêts indissociables. Ils ont besoin d'adopter une vue d'ensemble de la situation et de coopérer pour faire de la mer de Chine méridionale une vaste plate-forme de coopération et une base pour le développement et la prospérité de la région.
Les occasions sont nombreuses grace à des initiatives telles que la Ceinture et la Route et l'Année de la coopération maritime Chine-ASEAN. Il serait dommage que ces occasions soient gachées par l'intervention d'autres pays.