Dernière mise à jour à 08h45 le 18/02
Plus de 200 élèves restent entre les mains des hommes armés inconnus qui les ont enlevés samedi puis relachés puis enlevés à nouveau dimanche, d'après les responsables du St. Augustine's College, une école secondaire catholique de la ville de Kumbo dans le Nord-Ouest, l'une des deux régions anglophones du Cameroun secouées par une mouvance séparatiste armée.
"Ils (des hommes armés) étaient ici (dimanche) pour nous livrer les enfants, mais quand ils ont constaté la présence des forces gouvernementales, ils ont rapidement ramené les enfants", a déclaré à Xinhua Oliver Shey, un principal responsable de l'école, "nous avons demandé aux militaires de quitter les locaux de l'école pour leur permettre de ramener les enfants".
Les hommes armés "nous ont dit qu'ils gardaient maintenant plus de 200 élèves, dont 170 sont de notre école. Toutes ces élèves sont des filles," a-t-il ajouté.
"Le directeur de l'école, deux agents de sécurité, un enseignant ont également été enlevés", a précisé M. Shey, sans indiqué l'identité des auteurs ni le motif de l'enlèvement.
Les autorités locales ont confirmé que les élèves étaient toujours en captivité.
"Nous ne connaissons pas le nombre exact d'élèves kidnappés, mais nos sources nous ont informés qu'ils détenaient en otage plus de 200 personnes, dont la majorité sont des élèves", a indiqué à Xinhua dimanche une source gouvernementale sous couvert d'anonymat.
Des responsables gouvernementaux ont déclaré à Xinhua que le président Paul Biya, informé de la situation, avait ordonné de tout faire pour garantir la libération des enfants en toute sécurité.
Représentant 20% de la population camerounaise qui est majoritairement francophone, la minorité anglophone s'estime marginalisée et francisée par le pouvoir central depuis des décennies.
Une mouvance sécessionniste armée y est née en octobre 2017. Des membres de la mouvance avaient exigé la fermeture des écoles en zone anglophone pour qu'ils puissent instruire eux-même les jeunes générations.
En novembre dernier, près de 80 élèves ont été kidnappés puis relachés par les sécessionnistes à Bamenda dans le Nord-Ouest. En décembre dernier, toujours à Bamenda, une dizaine d'étudiants ont été enlevés de la même manière.
Le gouvernement accuse régulièrement les séparatistes d'enlèvements, mais ceux-ci insistent qu'il s'agit d'une tactique du gouvernement pour stigmatiser leur image.