Dernière mise à jour à 08h36 le 30/03
Trois mois après le lancement de la ligne ferroviaire djibouto-éthiopienne, financée et entièrement construite par la Chine, une conférence internationale sur la sécurité et la s?reté de ce réseau reliant les deux pays a débuté ses travaux mercredi à Djibouti.
Organisée par le ministère djiboutien de l'Equipement et des Transports en partenariat avec l'Union internationale des chemins de fer (UICF) et son antenne africaine, cette conférence qui s'étalera sur deux jours a pour objectif de garantir un cadre optimal au bon fonctionnement de ce réseau ferroviaire con?u pour devenir l'un des principaux poumons économiques de ces deux pays.
Plusieurs thématiques relatives à la sécurité ont été retenues par les experts de l'UICF et de l'UICF-région Afrique lors de la première journée de cette conférence en présence du ministre djiboutien des Transports, Mohamed Aboubaker Moussa, du directeur général de la Société djiboutienne de chemin de fer (SDCF), Mohamoud Robleh Dabar, de son homologue éthiopien Tilahu Sarha, du représentant du président de l'UICF-région Afrique, Elkbir Akrin, du coordinateur de l'UICF-région Afrique, Thierry Bera, et de plusieurs membres du gouvernement djiboutien.
"Le r?le des infrastructures en général et du chemin de fer en particulier dans la politique de développement économique de la République de Djibouti donne à cette conférence une dimension hautement stratégique. Avec la mise en service de cette nouvelle ligne, un cap important a été franchi dans ce sens. Aujourd'hui, le rail offre, en termes de capacité de transport, de co?t et de durée de trajet, un service en adéquation avec les besoins des deux pays. C'est pourquoi une politique sécuritaire appropriée et adéquate doit être également élaborée et mise en place", a déclaré M. Moussa dans son discours d'ouverture.
Le directeur de la SDCF, M. Dabar, a tenu à préciser pour sa part que la question de la sécurité ne concernait pas uniquement les institutions en charge de la sécurité, mais bien tout le monde. "Si les experts sont d'accord sur la fiabilité et la sécurité des trains, il n'en reste pas moins qu'il faut prévenir, détecter tout acte pouvant nuire ou affecter gravement la circulation des trains et ainsi mettre en danger des vies de plusieurs milliers de personnes. Et cela n'incombe pas uniquement aux institutions en charge de la sécurité", a-t-il fait savoir.
Il a rappelé également que sur le le plan institutionnel, le gouvernement de Djibouti a mis en place une loi sur la sécurité ferroviaire et qu'il prépare deux projets de décrets pour compléter ces dispositifs juridiques.
"Nous continuerons à maintenir et à améliorer les programmes d'information et de sensibilisation en impliquant toutes les parties prenantes. Aussi, nous resterons attentifs et réceptifs aux expériences des autres, aux avis des experts, aux contributions de chacun et chacune sur cette thématique fondamentale, si sensible pour toute infrastructure et en particulier celles des transports ferroviaires", a-t-il dit.
Une position soutenue par son homologue éthiopien qui a insisté sur "la dimension sécuritaire globale et partagée" que cette nouvelle ligne ferroviaire doit hériter de chacun des deux pays.
Inaugurée en janvier dernier, la nouvelle ligne de chemin de fer reliant Djibouti à Addis-Abeba a été construite par la China Railway Group (CREC) et la China Civil Engineering Construction (CCECC) dans le cadre d'un projet représentant un investissement de 4 milliards de dollars.
Elle a été con?ue pour que les trains y circulent à une vitesse de 120 km/h et reste à ce jour la première ligne ferroviaire standard et électrifiée d'Afrique de l'Est.
Plus de 100.000 tonnes de céréales et de biens divers ont été acheminés via cette ligne dans des régions sinistrées par la sécheresse en Ethiopie avant son ouverture au public.
Selon les chiffres disponibles, près de 90% des importations de l'Ethiopie, pays enclavé, passent par Djibouti qui est plus que jamais le port naturel pour quelque 95 millions de consommateurs éthiopiens. Une autre ligne ferroviaire reliant Tadjourah, dans le nord de Djibouti, à la ville éthiopienne de Mekele (nord) sera également construite et financée par la Chine.