La crise politique actuelle en Guinée-Bissau risque de compromettre la campagne de commercialisation de la noix de cajou de cette année, a estimé le président de l'Association nationale des Agriculteurs (ANAG), Jaime Gomes.

La raison de ce risque est "le manque de financement" car, a-t-il précisé, "les potentiels acheteurs de noix de cajou ont peur de financer la commercialisation à cause de l'incertitude politique qui existe en Guinée-Bissau".

La noix de cajou est le principal produit d'exportation de la Guinée-Bissau et constitue le pilier de l'économie des familles paysannes.

En 2015, la Guinée-Bissau a exporté plus de 180.000 tonnes de noix de cajou. Jaime Gomes a dénoncé certains hommes d'affaires qui injectent actuellement de l'argent pour acheter des noix de cajou à vil prix aux paysans.

Les entrepreneurs chinois et indiens sont les principaux bailleurs de fonds de la campagne de la noix de cajou dans le pays. Mais, compte tenu de l'insécurité, ils ne prennent pas de risque pour participer à la campagne, a indiqué Mama Saliu Lamba, président de la nouvelle Chambre de Commerce.

Quant aux opérateurs économiques nationaux, "ils ne réunissent pas les conditions (financières) pour acheter des noix de cajou cette année, toujours en raison de la crise politique actuelle", a-t-il ajouté.

Le président de l'Agence nationale de noix de cajou, Henrique Mendes, a promis "un bon prix" d'achat aux producteurs pour cette année, sans autre précision.

La bonne commercialisation de la noix de cajou au cours des trois dernières années a réduit considérablement la pauvreté dans le monde rural.