Dernière mise à jour à 08h49 le 21/01
Les représentants de la Communauté internationale en Guinée-Bissau ont exhorté les acteurs bissau-guinéens au dialogue pour résoudre leur différend politique.
L'appel a été lancé à la suite de la crise qui divise le PAIGC (parti au pouvoir) après le rejet par l'Assemblée nationale du programme de gouvernement du Premier ministre Carlos Correia.
Ovídio Pequeno, représentant de l'Union africaine, également le porte-parole du collectif, a assuré que sans la stabilité la communauté internationale ne débloquera pas le soutien promis lors de la Table Ronde des bailleurs de fonds de Bruxelles.
"La communauté internationale condamne tout acte qui met en danger la stabilité, la sécurité et la paix", a-t-il déclaré, au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine, de la Communauté des Pays de Langue Portugaise, de l'Union européenne et de l'Organisation des Nations Unies.
La crise a éclaté le 28 décembre à l'Assemblée nationale (qui compte 102 membres) lorsque 15 des 57 députés du PAIGC ont refusé de voter la déclaration de politique générale du Premier ministre Carlos Correia pourtant nommé à ce poste sur proposition de leur parti.
Pour cette raison, la déclaration a été rejetée et les quinze députés qui ont rendu possible ce rejet par leur abstention, ont été exclus du PAIGC. La commission permanente de l'Assemblée nationale en a tiré la conséquence en déclarant qu'ils ont perdu leurs mandats et doivent être remplacés par leurs suppléants.
Mais les parlementaires exclus qui contestent cette sanction, ont investi le siège de l'Assemblée nationale qu'ils refusent de quitter depuis lundi, jour prévu pour le deuxième examen de la déclaration de politique générale.
La séance n'a pu se tenir suite à des chahuts des frondeurs soutenus par les 41 députés du Parti de la Rénovation sociale (PRS opposition).
A la suite de ces incidents, les députés frondeurs se sont alliés à leurs collègues du PRS, pour voter une motion de censure contre le gouvernement de M. Correia. Cette décision a été considérée comme nulle par le président de l'Assemblée nationale Cipriano Cassama qui avait auparavant suspendu la session.
Conséquence de la crise : le chef de la police de Bissau, le colonel José Antonio Marques, a été relevé de ses fonctions pour avoir laissé les 15 députés entrer dans l'hémicycle.
Le Premier ministre Carlos Correia a été nommé le 17 septembre, suite à une crise ouverte par le limogeage, le 12 ao?t, du Premier ministre Domingos Simoes Pereira par le président José Mario Vaz, suite à une divergence entre les deux hommes, tous les deux membres du PAIGC.