Dernière mise à jour à 09h11 le 04/01
Après cinq ans de lutte contre la pollution, Beijing et les zones voisines respirent finalement un air nettement plus propre, les ventes de masques anti-smog ayant connu une chute prononcée.
La densité moyenne des PM2.5 à Beijing a été de 58 microgrammes par mètre cube en moyenne l'année dernière, atteignant l'objectif fixé, soit 20,5% en-dessous des chiffres de 2016, a indiqué Liu Baoxian, directeur adjoint du Centre de surveillance de la protection de l'environnement de Beijing, lors d'une conférence de presse.
La densité de dioxyde de soufre, de dioxyde d'azote et de PM10 ont également diminué respectivement de 20%, de 4,2% et de 8,7%.
L'année 2017 a enregistré 226 jours de bonne qualité de l'air, soit 28 jours de plus qu'en 2016, tandis que le nombre de jours de grave pollution est passé de 39 à 23.
En septembre 2013, le Conseil des Affaires d'Etat a adopté un plan visant à lutter contre la pollution de l'air. Selon ce plan, Beijing devait réduire sa densité de PM2,5 de 90 en 2013 à environ 60 microgrammes par mètre cube fin 2017.
Selon Li Xiang, du bureau de la protection de l'environnement de Beijing, la capitale a adopté des mesures comme la démolition des chaudières à charbon et l'élimination par étapes des véhicules très polluants afin de contr?ler la pollution.
D'après elle, les petites chaudières à charbon ont quasiment disparu, et ont été remplacées par des chaudières à gaz ou électriques, tandis que tous les arrondissements de la ville ont cessé d'utiliser le charbon.
Depuis 2013, Beijing a fermé six usines de ciment, fermé ou modernisé quelque 2.000 entreprises dans les secteurs de l'imprimerie, du moulage, et de la fabrication de meubles, entre autres.
La qualité de l'air s'est également améliorée dans la province voisine du Hebei en 2017.
La province régulièrement touchée par le smog a enregistré une qualité de l'air assez bonne pendant 66% des jours depuis le 1er octobre, soit un record inégalé en cinq ans, ont annoncé le mois dernier les autorités provinciales en charge de la protection de l'environnement.
L'amélioration de la qualité de l'air a provoqué une baisse des ventes de masques. A la pharmacie Gukang dans l'arrondissement de Yuhua à Shijiazhuang, capitale du Hebei, les ventes de masques anti-smog ont baissé de 60 à 70% cet hiver par rapport à la même période de l'année 2016.
"Nous avons vendu plus de masques anti-grippe que de masques anti-smog", a confié Liu, vendeuse dans une pharmacie.
Selon Tmall, plate-forme d'e-commerce du géant chinois de la vente en ligne Alibaba, les ventes de masques anti-smog ont chuté de 52% en glissement annuel du 1er au 15 décembre 2017 à Beijing. Les villes voisines de Tianjin et de Shijiazhuang ont connu des situations similaires.
"Par rapport à d'autres marchés m?rs comme Shanghai, Guangzhou, Shenzhen et Hangzhou, les ventes ont seulement diminué à Beijing, ce qui suggère une amélioration de la qualité de l'air dans la capitale", a indiqué Xiao Yu, manager de Tmall Beijing.
Wang Li, une employée de bureau, a avoué avoir demandé à ses amis de lui rapporter des masques du Japon, parce que sa marque préférée était souvent introuvable en Chine lors de la saison du smog.
"J'en ai donné quelques-uns comme cadeaux et j'en ai utilisé seulement deux cet hiver", a-t-elle indiqué.
Cependant, Beijing et les zones voisines sont loin d'être totalement libérées de la pollution, la qualité de l'air y étant toujours en dessous de la moyenne nationale. La région abrite la moitié des dix villes les plus polluées du pays.
Selon le responsable de l'environnement, M. Liu, la densité des PM2,5 à Beijing était 66% supérieure à la norme nationale, tandis que la densité de dioxyde d'azote et de PM10 étaient respectivement de 10% et de 20% plus élevée.
"Nous avons réalisé des progrès tout en maintenant la croissance, mais nous avons encore un long chemin à parcourir", a-t-il souligné.