Dernière mise à jour à 13h57 le 14/06
Un Chinois homosexuel a porté plainte contre un h?pital psychiatrique dans la province du Henan (centre de la Chine) pour atteinte à la liberté personnelle, après avoir été hospitalisé contre son gré pendant dix-neuf jours dans cet établissement pour une thérapie de réorientation sexuelle.
32 ans, Yu Hu (pseudonyme), a été envoyé de force par sa famille dans un h?pital psychiatrique local le 8 octobre 2015, suite au divorce avec sa femme en raison de son identité sexuelle.
L'homme a été ensuite contraint de suivre un traitement pour guérir son ? trouble de la préférence sexuelle ? pendant près de trois semaines, au cours desquels il s'est vu attaché à son lit et a d? prendre des médicaments inconnus. Le ?patient? a même été menacé de violence s'il ne coopérait pas, rapporte un communiqué de presse adressé au Quotidien du Peuple en ligne.
L'h?pital psychiatrique où Yu Hu aurait re?u une thérapie de conversion.
? Ils m'ont fait cela simplement parce que je suis gay. Je n'ai aucune idée de combien de personnes ont subi le même traitement. Ils [les médecins] doivent être tenus responsables ?, citant Yu dans le document.
Lundi 13 juin, un tribunal local de Zhumadian a accepté de juger l'affaire, dont la plainte a été déposée le 17 mai, selon Huang Rui, l'avocat du jeune homme.
?La liberté personnelle des citoyens chinois est protégée par la loi, dans laquelle ni les h?pitaux ni la famille ne peut empiéter. Il est totalement interdit d'hospitaliser qui que ce soit contre sa volonté?, a souligné Huang.
Yu Hu a pu finalement quitter l'h?pital suite aux multiples contacts pris par son petit ami avec plusieurs groupes de défense des droits des LGBT, ces derniers ont ensuite contacté la police. Depuis, le Chinois travaille et vit avec son compagnon dans une autre ville, de peur que sa famille ne le renvoie à l'h?pital.
Le premier cas contre les ?thérapies réparatrices? en Chine a pris fin en 2014, avec une décision du tribunal de Beijing ordonnant à un centre de consultation psychologique à Chongqing (sud-ouest du pays) de présenter ses excuses et offrir une compensation à un homme gay qui avait été ?soigné? dans l'établissement.
La troisième édition de la Classification chinoise des troubles mentaux (CCTM-3), publiée en 2001, a retiré l'homosexualité et la bisexualité de la liste des troubles, à l'instar de la version américaine de 1980 du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.
Un jeune homosexuel tenant le jugement prononcé contre un centre de consultation psychologique proposant des ? thérapies de conversion ? dans la capitale chinoise.