Dernière mise à jour à 09h06 le 21/10
L'urbanisation en Chine a été très concluante jusqu'à présent, mais son modèle devra changer en fonction des transformations sociales et économiques dans le pays, a indiqué Joan Clos, secrétaire général adjoint de l'ONU, à Beijing.
Le centre du pays durant la prochaine phase d'urbanisation doit se déplacer de la terre au bien-être du peuple, a estimé M. Clos, également directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), dans une interview accordée à l'Agence de presse Xinhua.
"Au fur et à mesure que l'économie chinoise évolue de l'industrialisation rapide à une économie davantage basée sur la connaissance, les citoyens chinois demanderont de plus en plus dans les années à venir une qualité de vie, et pas juste la quantité", a-t-il analysé.
Selon lui, les petites et moyennes villes se développeront à long terme, car la population dans les grandes villes souhaitera retourner dans les villes moins grandes, en vue d'une qualité de vie meilleure et d'une bonne connexion au "système du savoir".
M. Clos était en Chine pour participer au Forum des 100 personnes éminentes du secteur de l'urbanisation de la Chine et aux événements de la Journée mondiale des villes.
Il a salué les nouvelles politiques urbaines de la Chine, qui mettent la population en avant, les qualifiant de décisions opportunes pour faire face aux défis posés par l'urbanisation de style ancien caractérisée par l'industrialisation.
"Le gouvernement chinois réagit très positivement aux défis, tels que les problèmes d'environnement et l'intégration de la population rurale dans la vie urbaine", a noté M. Clos.
"Aucun gouvernement sur la planète n'a été capable de sortir 700 millions d'habitants de la pauvreté en 37 ans".
Il a admis que la Chine a fait un sacrifice pour atteindre son niveau d'urbanisation actuel, mais les le?ons doivent être tirées et les différentes méthodes peuvent être testées dans le futur afin de trouver la meilleure.
"Nous analysons le modèle d'urbanisation chinois, parce qu'il va encore plus vite que le monde développé", a souligné M. Clos. "C'est au peuple chinois d'inventer ou d'innover de nouveaux modèles urbains".
Il espère que la Chine pourra apporter ses expériences à Habitat III, la conférence de l'ONU sur le logement et le développement urbain durable qui se tiendra en octobre prochain à Quito, en Equateur, à savoir "les expériences qui peuvent aider les autres pays à éviter les défis que la Chine a rencontrés lors de son urbanisation, tels que la pollution de l'air".
Il a indiqué que l'Afrique deviendrait la prochaine frontière pour l'urbanisation après la Chine. Le continent a vu jusqu'à présent "une urbanisation rapide avec une faible industrialisation ou une faible planification urbaine" et demande ainsi "le soutien des autres, dont la Chine, pour proposer de nouvelles idées et de nouveaux systèmes".
M. Clos a proposé que la Coopération sud-sud devait commencer avec les services urbains de base, tels que l'énergie, l'eau et la gestion des déchets solides, tout comme les outils plus stratégiques, comme l'élaboration de règles et règlements, l'aménagement urbain, ainsi que la planification financière.
"Si l'un des trois outils stratégiques ne fonctionne pas, toute la campagne d'urbanisation échoue", a-t-il ajouté.