Dernière mise à jour à 09h07 le 23/11
Entre 2008 et 2016, les Fran?ais ont perdu en moyenne près de 500 euros de revenu disponible, affirme une récente étude de l'Observatoire fran?ais des conjonctures économiques (OFCE) relayée dans tous les médias de l'Hexagone, mercredi, dans un contexte social très tendu.
Alors que des "gilets jaunes" continuent de bloquer des axes routiers, une étude réalisée par l'OFCE ne va manquer d'être scrutée par les contestataires qui dénoncent un ras-le-bol fiscal et une baisse de leur pouvoir d'achat.
Publiée le 20 novembre par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dans l'édition 2018 de son ouvrage "France, portrait social", l'étude largement relayée mercredi dans les médias de l'Hexagone indique notamment qu'en 2016, les foyers qui se situaient dans la moyenne avaient perdu 470 euros par rapport à leur revenu disponible de 2008, tandis que les 5% les plus modestes avaient subi une perte de 160 euros.
Les ménages les plus aisés, quant à eux, ont vu leurs rentrées d'argent amputées de 2.500 euros.
Les auteurs de l'étude se sont penchés sur l'impact des réformes sociales et fiscales mises en places sous les deux précédents quinquennats (celui de Nicolas Sarkozy et celui de Fran?ois Hollande), les évolutions démographiques et celles du marché du travail.
Selon eux, les mesures socio-fiscales auraient amputé de 500 euros en moyenne le revenu disponible des ménages en raison de la hausse des cotisations et contributions sociales et de celle des imp?ts sur le revenu et le patrimoine (en moyenne, 750 euros) tandis que la revalorisation des prestations familiales, des minima sociaux et des aides aux travailleurs pauvres en rapportait 250.
La hausse des cotisations sociales a surtout pesé sur les classes moyennes, tandis les imp?ts des ménages les plus riches ont augmenté.
On note d'importantes disparités selon le niveau de vie. "Pour la moitié des ménages les plus modestes, la hausse des prélèvements a été plus que compensée par les réformes des prestations", souligne l'étude.
Les auteurs évoquent d'autre part l'importance d'un "effet démographie" en raison de l'augmentation dans la population de la part des personnes seules et des familles monoparentales, et du vieillissement de la population. Les ménages devenant plus petits, par conséquent leurs revenus ont diminué. D'après l'OFCE, cet "effet démographie" a représenté une baisse de 400 euros du revenu moyen.
La hausse du ch?mage (passé entre 2008 et 2016 de 7,1 % à 9,8 % de la population active), l'augmentation du temps partiel et les changements dans la structure des catégories socioprofessionnelles n'auraient pas eu d'"effet significatif" sur le revenu disponible moyen, avance également cette étude.
Elle affirme d'autre part que l'emploi des plus de 65 ans a triplé en dix ans. Après une baisse continue depuis le début des années 1980 après le passage à la retraite à 60 ans, l'emploi des plus de 65 ans est reparti à la hausse à partir du milieu des années 2000.
En 2017, quelque 3% des seniors de cette tranche d'age continuaient à travailler, contre 1,1 % en 2006, soit près de trois fois plus. Cette situation concerne essentiellement les plus jeunes des seniors (6,6% des 65-69 ans sont en emploi). La grande majorité (70%) de ces seniors en activité cumule leur emploi avec une pension de retraite.
Concernant les mesures prises en 2017, elles auraient eu un impact quasi nul sur les inégalités, estiment les auteurs de l'étude.
Le niveau de vie des 10% les plus modestes a augmenté légèrement (+ 0,4%), grace à la mise en place de la Garantie jeunes, d'une revalorisation du RSA (+ 1,62%) et de la hausse de certaines prestations familiales mais ils ont été pénalisés par la baisse de 5 euros par mois des allocations logement.
Les 20% de personnes les plus aisées ont quant à elles enregistré une très faible baisse de leur niveau de vie (- 0,1%), principalement en raison de la hausse des taux de cotisation vieillesse. Cette hausse a également pénalisé les ménages de niveau de vie intermédiaire, mais ceux-ci ont bénéficié d'une réduction d'imp?t.