Dernière mise à jour à 14h02 le 23/09
Les syndicats (CGT, FSU, UNEF, Solidaire) ont à nouveau manifesté jeudi en France contre la réforme du Code du travail par voie d'ordonnance. Face au gouvernement qui reste inflexible, les opposants à cette réforme ont annoncé une série de nouvelles manifestations, dont celle des routiers qui menacent de bloquer dès lundi les dép?ts de carburant et les raffineries.
Cette seconde journée de manifestation a mobilisé 16.000 personnes à Paris selon la police et 55.000 d'après les syndicats. Seulement, à Paris, Marseille, Nantes, Lyon ou encore Rennes, la mobilisation a été moins importante que celle du 12 septembre dernier. Selon le ministère de l'Intérieur, 132.000 personnes ont manifesté jeudi en France contre 223.000 lors de la première journée de mobilisation contre la réforme du Code du travail par voie d'ordonnance.
Les syndicats et les dirigeants de gauche estiment que cette réforme donne les pleins pouvoirs au patronat au lieu de renforcer les droits des travailleurs. Ils citent pour preuve le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, la possibilité pour une petite entreprise de négocier directement avec un employé non élu et non mandaté par un syndicat ou encore la réduction des délais de recours en cas de licenciement.
Pour infléchir la position du gouvernement qui doit examiner et adopter les ordonnances ce vendredi en conseil des ministres, les opposants ont appelé à l'unité et annoncé de nouvelles séries de manifestations.
"Ce qui compte aujourd'hui et dans les jours qui viennent, c'est que la mobilisation se renforce", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Le syndicaliste a lancé un appel sur la cha?ne LCI à ses collègues de FO et de la CFDT, quelques heures avant la manifestation parisienne, afin "d'envisager des formes de mobilisation unitaires".
Pour le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui a manifesté à Paris, ce n'est que "le début d'une série" de manifestations contre la réforme du Code du travail. "Samedi, il y aura la masse et à partir de lundi, une série de mouvements sociaux catégoriels, puis par branche. Donc, on ne fait que commencer", a averti M. Mélenchon dont le mouvement organise une nouvelle manifestation samedi.
Face au pouvoir qui reste inflexible, la mobilisation continue, a également assuré Olivier Besancenot, porte-parole du NPA (extrême gauche). "L'état d'esprit, c'est qu'il y aura une suite à tout ?a. On sait que les routiers vont être de la partie à partir du début de la semaine, il y a des choses qui se passent au niveau universitaire avec la rentrée. Cela veut dire construire une mobilisation qui soit faite de manifestations, de grèves mais aussi d'occupations, d'actions", a-t-il indiqué.
Concernant les routiers, ils annoncent d'ores et déjà la couleur en mena?ant de bloquer notamment les dép?ts de carburant. "J'incite tout le monde à faire rapidement son plein de carburant (...) Il n'y a pas besoin de blocage physique. A partir du moment où il y a 80% de salariés de citerne qui sont en grève, le carburant ne circule plus", a déclaré jeudi sur RTL Jer?me Vérité, secrétaire général de la CGT-Transport.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 20 septembre, 53% des Fran?ais sont favorables aux mouvements de contestation contre la réforme du Code du travail par voie d'ordonnance.