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Dernière mise à jour à 08h52 le 08/05

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"Une nouvelle France se dessine, un nouveau cycle commence" selon le secrétaire général du CEVIPOF

Xinhua | 08.05.2017 08h51

"Une nouvelle France se dessine, un nouveau cycle commence et rien n'est terminé car il y a en réalité deux France qu'il appartient à Emmanuel Macron de réconcilier, ce qui sera très difficile" a déclaré Madani Cheurfa, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) à Xinhua suite aux estimations du second tour de l'élection présidentielle fran?aise.

Il s'agit selon lui, d'une victoire "optimiste mais sans triomphalisme" d'autant qu'un sondage réalisé par le CEVIPOF le 5 mai dernier, indiquait que 60% des personnes qui disaient voter pour Emmanuel Macron le faisait "par défaut" : "il n'a pas une majorité d'adhésion ce qui crée une certaine fragilité, une seconde campagne présidentielle commence pour lui, afin de convaincre les Fran?ais".

Selon lui, la victoire d'Emmanuel Macron s'explique pour plusieurs raisons dont la présence de l'extrême-droite au second tour de l'élection présidentielle "avec le fait que la France reste mobilisée face à ce parti, même si ce n'est plus avec la même intensité qu'en 2002".

Autre raison évoquée par le secrétaire général du CEVIPOF, la chance "historique" des paris successifs remportés par Emmanuel Macron "à coup d'audace" et l'élimination des partis traditionnels Les Républicains et le Parti socialiste au premier tour, sortis "épuisés par le système de primaire".

Enfin, il y a une part "de talent personnel chez Emmanuel Macron qui a su montrer, notamment lors du débat de l'entre deux tours, qu'il avait suffisamment de sang froid et de maitrise pour résister à Marine Le Pen" a-t-il indiqué.

Concernant l'impact de la victoire d'Emmanuel Macron sur les marchés financiers européens, Madani Cheurfa a estimé qu'il va y avoir "un regain de confiance" comme lors du premier tour, "la bourse de Paris avait alors pris 4 à 5 points supplémentaires". Selon lui, Emmanuel Macron donne l'image d'un président "international qui, pour la première fois, parle très bien anglais" et son parcours en qualité d'ancien ministre de l'Economie et sa carrière dans la banque d'affaires lui confère un profil "business compatible". Le secrétaire général du CEVIPOF a également rappelé qu'Emmanuel Macron n'était pas contre le CETA et le TAFTA, "il est donc en plein dans le libre échange et la mondialisation dans laquelle la France aurait la possibilité de se développer" a-t-il précisé.

Madani Cheurfa est resté prudent sur les perspectives des élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains : "on ne conna?t pas encore l'état de l'offre électorale. Emmanuel Macron a annoncé qu'il donnerait le nom de son Premier ministre avant les législatives ce qui apportera beaucoup plus d'éclaircissements sur la stratégie du nouveau chef du gouvernement et sur ses capacités à négocier, rassembler". "Du nombre de députés va dépendre la stabilité et l'efficacité de la gouvernance d'Emmanuel Macron" a-t-il ajouté.

Si le mouvement En Marche! n'obtient pas la majorité, plus de 289 sièges sur 577, le Premier ministre devra avoir "des dons de négociation" selon le secrétaire général du CEVIPOF, et devra pratiquer "l'ouverture" en faisant venir des ministres "du centre, du centre droit et du centre gauche comme ce fut le cas en 1988 avec Michel Rocard" a-t-il indiqué.

Si les députés Les Républicains, portés par Fran?ois Baroin, obtiennent une majorité, "il y aura alors un risque de cohabitation ce qui posera toutefois la question d'une alliance peut être nécessaire avec l'UDI (parti du centre) et d'autres députés" a-t-il souligné.

Le secrétaire général du CEVIPOF a insisté sur la différence du mode de scrutin des élections législatives avec celui de la présidentielle : "aux législatives, on peut avoir des cas de triangulaires voire de quadrangulaires et on peut retrouver un Front national réalisant un très haut score au 1er tour mais pas élu au second tour. C'est le 18 juin au soir que l'on saura".

Pour Madani Cheurfa, "le deuxième pari" de Marine Le Pen est "de constituer un groupe de députés", dont elle ferait partie si elle remporte la circonscription de Hénin-Beaumont; et "d'épuiser la proportion de députés Les Républicains afin d'incarner l'opposition" au gouvernement d'Emmanuel Macron. "Il y aura forcément au sein du Front national, un passage de turbulences pour contester le leadership de Marine Le Pen" a-t-il également indiqué.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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