Dernière mise à jour à 14h56 le 04/05
Dans un rapport transmis au Conseil de sécurité, l'ONU appelle à reconna?tre les victimes de violences sexuelles liées aux conflits comme des victimes légitimes de conflits et de terrorisme et à ne pas les culpabiliser ou stigmatiser, selon un communiqué publié mercredi par l'ONU.
"La honte et la stigmatisation font partie intégrante de la logique du recours à la violence sexuelle en tant que tactique de guerre ou de terrorisme", souligne le rapport du Secrétaire général préparé par le Bureau de sa Représentante spéciale sur les violences dans les conflits armés.
Le rapport appelle également les dirigeants traditionnels, religieux et communautaires à s'attaquer aux normes sociales sous-jacentes néfastes qui imposent ou interdisent certains comportements et perpétuent la pratique consistant à culpabiliser les victimes.
"Les agresseurs savent que ce type d'actes peut transformer les victimes en parias, et ainsi briser les liens familiaux et communautaires", souligne le rapport. "Il est donc nécessaire que les agents de l'état et les chefs coutumiers établissent clairement, par leurs prises de position publiques et leur comportement, que toute violence sexuelle est strictement interdite, que l'auteur de l'acte est le seul à porter la culpabilité et que personne d'autre ne saurait être stigmatisé comme coupable".
Les auteurs du rapport sont particulièrement préoccupés par le sort des enfants nés d'un viol "qui peuvent eux aussi être marginalisés pendant toute leur vie en raison de la stigmatisation qu'ils subissent et de l'incertitude liée à leur statut juridique".
"Si ceux qui ont subi des violences sexuelles et les enfants nés d'un viol ne sont pas réintégrés dans la société et dans le système économique dont ils sont issus, ils resteront vulnérables à l'exploitation et à l'enr?lement", préviennent les auteurs du rapport.
Le rapport précise qu'il sera interdit à tous les états parties qui ont été inscrits à maintes reprises sur la liste pour des faits de maltraitance concernant des enfants et pour des violences sexuelles liées à un conflit de participer aux opérations de paix des Nations Unies. Le rapport doit être présenté au Conseil de sécurité le 15 mai.