Dernière mise à jour à 08h32 le 28/06
La victoire du "non" au maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne (UE) a constitué une onde de choc pour ce pays comme pour l'Europe et entra?né de fortes répercussions à travers le monde.
En regardant le résultat relativement serré du référendum du 23 juin (51,9% pour la sortie de l'UE, contre 48,1% pour le maintien) et en se référant aux sondages d'avant scrutin qui donnaient les deux camps au coude-à-coude, il n'est pas très surprenant de voir que 48 heures après le vote historique des Britanniques, un certain sentiment de déni a émergé dans le pays et pris de l'ampleur.
Sur les réseaux sociaux, les jeunes, qui selon les sondeurs ont massivement voté pour le maintien, expriment leur colère contre leurs a?nés. #NotInMyName (Pas en mon nom) est devenu un hashtag récurrent sur Twitter. "Ce vote ne représente pas la jeune génération qui devra en supporter les conséquences", affirme un tweet.
Au lendemain de l'annonce des résultats, une manifestation anti-Brexit spontanée s'est déroulée en plein centre de Londres. En parallèle, une pétition en ligne adressée au Parlement britannique pour réclamer l'organisation d'un second référendum dépassait lundi les 3,6 millions de signataires, ce qui signifie que ce Brexit a du mal à passer pour une partie des Britanniques, en particulier chez les jeunes.
Le référendum du 23 juin avait été décidé l'an dernier par le Premier ministre conservateur David Cameron comme un pari politique pour obtenir des concessions de Bruxelles dans le but d'assurer la victoire des tories aux élections générales. Mais M. Cameron était bien conscient qu'il y avait des risques qu'un tel scrutin puisse être utilisé par les eurosceptiques, partisans du Brexit, comme une occasion en or de concrétiser leur ambition de voir na?tre "un nouveau Royaume-Uni".
Pour un pays occidental comme le Royaume-Uni, laisser ses citoyens se prononcer sur l'avenir de leur pays est une tradition et ne devrait faire aucun doute. Pourtant, dans ce dossier du Brexit, une décision extrêmement importante à prendre pour l'avenir du pays sur fond de mondialisation, il est difficile de dire si le résultat du vote est le reflet réel de la volonté de l'ensemble des citoyens, d'autant plus que les deux camps jouissaient d'un soutien quasiment égal dans les sondages.
Promettre un référendum sur le Brexit a été une décision dangereuse prise par un David Cameron qui a placé les intérêts de son propre parti au-dessus de ceux du royaume tout entier. Vu le résultat du scrutin, cette décision est considérée comme celle de quelqu'un qui a joué avec le feu.
"Le pays s'est engagé dans un voyage périlleux au cours duquel notre politique et notre économie doivent se transformer", a commenté avec amertume le quotidien The Guardian dans un éditorial publié vendredi.