Dernière mise à jour à 08h32 le 28/06
De récents tests pratiqués par l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi montrent qu'il n'y a plus ou presque plus de combustible nucléaire dans certains des réacteurs, affirme Jonathan Cobb de l'Association nucléaire mondiale (WNA) dans un entretien à Xinhua.
Cette déclaration survient alors que l'opérateur, Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), vient d'être une nouvelle fois soup?onné d'avoir tardé à dévoiler que la centrale avait été victime d'une fusion il y a cinq ans.
La société a admis dans un rapport publié le 16 juin que son PDG de l'époque, Masataka Shimizu, avait ordonné à ses employés de ne pas utiliser l'expression "fusion du coeur du réacteur" pour décrire la situation en mars 2011 quand un tsunami provoqué par un séisme a frappé la centrale.
"Il n'existe pas de définition précise de ce qu'est une fusion, mais cela représente une dégradation substantielle du coeur, avec l'essentiel du réacteur qui a fondu", explique M. Cobb, chargé de communication de cette association professionnelle basée à Londres.
D'après certains médias, TEPCO avait indiqué dans son manuel de procédure qu'on pouvait parler de fusion quand 5% ou plus des barres de combustible étaient endommagées. Or, cette précision aurait disparu des textes après la catastrophe de Fukushima.
Des images récemment tournées à l'intérieur de la centrale montrent qu'il y a "peu ou pas du tout de combustible là où il doit normalement se trouver", selon M. Cobb. Aussi, TEPCO en a conclu que l'essentiel de ce combustible avait fondu et s'était retrouvé au fond de la cuve sous pression des réacteurs.
"Il est vrai que TEPCO a sous-estimé à l'origine l'étendue des dégats dans les coeurs des trois réacteurs touchés. Que la fusion soit plus étendue signifie qu'il sera encore plus difficile d'extraire le combustible fondu des réacteurs", s'inquiète M. Cobb.
A propos du "mur de glace" souterrain que TEPCO veut édifier afin d'empêcher l'eau contaminée de se diffuser dans les sols, l'expert reconna?t que cela jouera un r?le positif, tout en avertissant que de tels projets doivent être soigneusement étudiés pour s'assurer que tout fonctionne bien.
S'il note que TEPCO et le gouvernement japonais ont fourni "une énorme quantité d'informations et de données" depuis la catastrophe, Jonathan Cobb souligne qu'ils ont toutefois échoué à fournir suffisamment d'explications et de contexte pour que les gens comprennent bien.