Dernière mise à jour à 14h18 le 02/09
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a pris ses distances mardi avec la position déterminée de la Maison Blanche de fermer le centre de détention de Guantanamo.
Soulignant qu'environ la moitié des détenus actuellement incarcérés à Guantanamo devaient rester enfermés quelque part "indéfiniment", M. Carter a indiqué dans une vidéo s'adressant aux membres de l'armée américaine dans le monde qu'il lui para?trait convenable de continuer à détenir ces personnes à Guantanamo.
M. Carter a indiqué qu'il soutenait le plan du président américain Barack Obama de fermer le centre de détention de Guantanamo d'ici la fin de sa présidence en trouvant un nouvel endroit pour accueillir ceux qui doivent être incarcérés, mais a prévenu que ce plan devait être réaliste.
"Ce serait quelque chose de bien et d'important à faire, si nous pouvons le faire. Mais nous devons considérer d'un oeil réaliste ceux qui sont détenus au centre de Guantanamo", a-t-il prévenu.
Le ton nuancé de M. Carter sur la fermeture de Guantanamo se démarque de la position de M. Obama, qui a fait de la fermeture du centre de détention une priorité majeure de son programme lors de sa campagne de 2008 et qui a récemment commencé à déployer des efforts pour fermer la prison.
A ce jour, 116 personnes sont détenues à Guantanamo, dont 52 ont été autorisées à être renvoyées vers leur pays d'origine ou vers un pays tiers.
Le département américain de la Défense examine actuellement d'éventuels lieux de détention sur le territoire américain, dont une prison militaire à Leavenworth au Kansas et une prison navale à Charleston en Caroline de Sud pour accueillir les détenus restants, malgré l'opposition farouche des responsables et députés locaux.
La question du déplacement d'une partie des détenus de Guantanamo pose problème au gouvernement de M. Obama depuis longtemps. Selon la loi américaine actuelle approuvée par le Congrès, la Maison Blanche ne peut pas dépenser d'argent pour amener des détenus sur le territoire américain.
La Maison Blanche a également des difficultés à rattraper le retard du processus d'extradition des 52 détenus qui doivent être livrés à leur pays d'origine ou à un pays tiers.
La majorité de ces prisonniers sont originaires du Yémen, mais la poursuite des violences et des attaques terroristes dans le pays font que le gouvernement de M. Obama devra chercher d'autres pays disposés à accueillir ces prisonniers.