Dernière mise à jour à 09h07 le 17/11
Alors que des métropoles chinoises déclarent "?a suffit" aux vélos partagés, les bicyclettes débarquent dans les contrées rurales.
Fin octobre, le géant du vélo-partage Mobike a installé 20 vélos à Qiqili, un village de montagne pauvre, dans la province septentrionale du Shanxi. Une première pour Mobike en région rurale.
"Je sais ce que c'est. On peut l'utiliser seulement avec notre portable," raconte Liu Wensheng, 57 ans, à ses voisins. "J'en ai vus avant, dans la ville où j'ai travaillé."
Bloqué dans les montagnes, le village de Qiqili ne compte qu'une dizaine de familles dispersées dans les collines vallonnées. L'année dernière, ce village près du fleuve Jaune, a trouvé sa voie pour sortir de la pauvreté, le tourisme.
"Avec un tourisme en plein boom à Qiqili, les vélos partagés nous permettent de mieux servir les touristes," estime Guo Ruoqiao, un fonctionnaire travaillant dans le village, qui a mis six mois à convaincre Mobike de venir à Qiqili.
Le PDG de Mobike, Wang Xiaofeng, a indiqué que les villages ne devaient pas être oubliés. Le vélo-partage n'est pas le privilège des habitants des villes.
"Toute la société peut bénéficier des progrès technologiques et avoir accès aux services à égalité," a souligné M. Wang. "C'est ce que signifie réellement le terme partage."
L'industrie du vélo-partage s'est développée d'un seul coup en Chine, jusqu'à la frénésie actuelle, tout cela en moins de trois ans. Les deux géants du marché, Mobike et ofo, pèsent tous les deux plus de 10 milliards de yuans (1,5 milliard de dollars).
Ce secteur devrait afficher des revenus de 10,3 milliards de yuans cette année, soit une hausse de 736% par rapport au 1,2 milliard de yuans de 2016, selon un rapport d'iMedia Research.
Selon les estimations, le nombre d'usagers des vélos partagés devrait passer de 28 millions en 2016 à 209 millions cette année.
Avant Mobike, ofo a taté le terrain dans les régions rurales. Mi-mai, la société a installé 200 vélos dans le village de Sanhui dans la province du Sichuan (sud-ouest).
La maintenance des vélos est plus difficile à la campagne. Aux termes d'un accord conclu entre le comité de village de Qiqili et Mobike, le comité est responsable de la gestion des vélos et l'opérateur enverra régulièrement des ouvriers de maintenance au village.
Un cadre chargé du marketing de Mobike a indiqué à l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) que, pour le moment, la société n'avait pas de projet pour des opérations d'ampleur dans les régions rurales, car de nombreux villages manquent de routes appropriées pour les vélos.
"De plus, nous devons réfléchir afin de savoir si un village a vraiment besoin des vélos pour son développement," a-t-il ajouté.