Le président américain Barack Obama a bloqué vendredi pour des "raisons de sécurité" le rachat des actifs américains du fabricant allemand de semi-conducteurs Aixtron par le groupe chinois FGC, en dépit des objections de Beijing.

Un décret présidentiel ordonne ainsi à Fujian Grand Chip Investment Fund d'abandonner "définitivement" sa proposition de rachat des actifs américains d'Aixtron, a indiqué le Département du Trésor dans un communiqué.

Le Comité des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargé d'évaluer toute acquisition sensible par une société étrangère, a estimé que ce rachat faisait "peser un risque sur la sécurité nationale des Etats-Unis qui ne peut être résolu", selon ce communiqué.

Le président des Etats-Unis et le CFIUS ont le pouvoir de bloquer toute transaction au nom de celle-ci. Cette procédure opaque est une source majeure de préoccupation pour les investisseurs chinois. Selon la presse occidentale, Washington ne voudraient pas que la Chine ait accès au nitrure de gallium, un semi-conducteur utilisé dans les diodes LED, les radars ou encore les lasers, et à la technologie des nanotubes d'Aixtron qui a des applications militaires.

Beijing avait exhorté ces derniers temps l'administration Obama à ne pas politiser ce processus de rachat. Cette affaire concerne "une acquisition commerciale normale et doit par conséquent être gérée conformément aux principes des affaires et des règles du marché", a déclaré vendredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, souhaitant l'absence de toute "interférence politique" dans ce dossier.

Ce n'est pas la première fois que M. Obama bloque un rachat par une entreprise chinoise. En 2012, il avait empêché Ralls d'acquérir quatre parcs éoliens dans l'Oregon (nord-ouest) en raison de leur proximité avec une base navale. Suite à une plainte de Ralls, un tribunal avait statué qu'Obama et le CFIUS avaient privé la société de son droit à un procédure équitable, sans toutefois revenir sur l'interdiction de rachat.