Dernière mise à jour à 16h34 le 03/03
Jin Liqun, président nouvellement élu de la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures (BAII), a déclaré que la Chine, en tant que plus grand actionnaire de la banque, se doit de fournir un soutien complet à cette institution et de gagner la confiance des autres actionnaires.
Lors d'une conférence tenue mercredi à l'Ecole de commerce de Copenhague, M. Jin a indiqué que la BAII est une banque appartenant collectivement à 57 pays membres et qu'elle n'est "pas un outil du gouvernement chinois".
"La BAII fixe une structure de gouvernance approuvée par tous les membres fondateurs. Tant que nous suivons cette structure de gouvernance, tant que nous faisons marcher cette banque en tant que vraie institution financière internationale, elle ne pourra pas être l'outil du gouvernement chinois", a-t-il affirmé.
La Chine, en tant que plus grand actionnaire, se doit de fournir toutes sortes de soutien pour que l'institution fonctionne sans encombres, a-t-il indiqué.
"Ce n'est pas votre privilège, ce n'est pas votre droit, c'est votre devoir et votre responsabilité", a lancé M. Jin.
"Tant que la Chine suit cette ligne et respecte toutes les règles, je pense que la Chine n'aura aucune difficulté à gagner la confiance de tous les actionnaires, des membres de la communauté internationale et même de plusieurs pays qui ne sont pas membres de l'institution", a ajouté le président de la BAII.
La BAII a été proposée par le président Xi Jinping en 2013 et a été officiellement établie en fin d'année dernière. Avec son siège à Beijing, elle possède un capital autorisé de 100 milliards de dollars.
M. Jin a expliqué que la BAII couvre tous les pays membres en voie de développement en ce qui concerne le financement. Il a noté que la BAII peut soutenir l'initiative "Une Ceinture, Une Route", mais que ce projet devrait être à la hauteur des standards de la banque, "et nous devrions également équilibrer les financements entre les pays, régions et secteurs".
M. Jin a affirmé qu'en tant que membre responsable de la communauté internationale, la Chine devrait faire quelque chose qui n'a encore jamais été réalisé.
"La Chine souhaite former une banque qui suivra les meilleures pratiques internationales. Telle est la raison derrière la création d'une banque comme la BAII", a-t-il clamé, ajoutant que la vision de la BAII est de créer une institution efficace, libre de toute corruption et responsable du point de vue écologique. "Comme nous le disons, la banque devrait être forte, propre et verte".
Il a expliqué que la BAII est essentiellement une banque multilatérale de développement (BMD).
"La BAII n'est le clone ou la copie d'aucune institution existante. C'en est une nouvelle. Mais ce n'est pas quelque chose de très différent d'une BMD. Nous devrions garder son identité en tant que BMD, mais nous devrions être différents. La BAII va donc faire plusieurs choses, et devrait procéder de manière différente", a précisé M. Jin
Il a déclaré que l'objectif de la BAII est de promouvoir est un environnement économique durable, de créer de la richesse et d'améliorer la connectivité des infrastructures en Asie en investissant dans les infrastructures et d'autres secteurs productifs.
"Je pense que la BAII peut contribuer à la connectivité du vaste territoire eurasien", a-t-il indiqué, ajoutant que la connectivité naturelle de l'Eurasie devraient être renforcée par des installations modernes telles que des chemins de fer ou des voies rapides, afin que les co?ts engagés pour faire des affaires entre pays européens et asiatiques puissent être diminués.
M. Jin a fait savoir que cinq vice-présidents de la banque ont été nommés au conseil, et que l'équipe de gestion sera en place avant le mois de mai.
"Nos priorités actuelles pour la banque incluent le recrutement de directeurs et de personnel, ainsi que l'institutionnalisation des politiques opérationnelle, financière et administrative de la banque", a-t-il indiqué.
La conférence de mercredi a été organisée conjointement par l'Ecole de commerce de Copenhague et l'Université de Copenhague, deux universités danoises prestigieuses.
M. Jin a déclaré que le Danemark et la Finlande sont deux pays dans lesquels il s'est rendu après avoir été élu président de la BAII, les pays nordiques ayant beaucoup à apprendre aux pays asiatiques.
Il a fait savoir que la BAII attache une grande importance à tous ses actionnaires, grands ou petits. "La BAII est très privilégiée et heureuse de compter des pays nordiques ainsi que d'autres pays européens parmi ses actionnaires. Vous serez le meilleur gardien de la gouvernance de la BAII, vous serez le meilleur gardien de cette institution", a-t-il affirmé.
Il a indiqué avoir remarqué que les gouvernements des pays nordiques ont promu avec ardeur une économie verte.
"La BAII devrait également faire du bon travail en promouvant une économie verte afin de développer les infrastructures et l'économie sans laisser d'empreinte sur l'écosystème et l'environnement", a-t-il ajouté.