Dernière mise à jour à 08h42 le 29/01
Le marché du covoiturage en Chine a vu une intensification de la concurrence avec l'annonce cette semaine de nouveaux plans de financement et d'expansion par les deux grands rivaux du marché, Didi et Uber.
Mardi soir, Uber a fait savoir qu'il étendrait ses services dans les provinces du Hubei, du Hunan et du Guangdong, dans le centre et le sud du pays, ce qui lui permettra de couvrir 55 villes chinoises.
Cette entreprise avait auparavant annoncé qu'elle souhaitait étendre son implantation à 100 villes chinoises en 2016. Si ce plan se réalise, la Chine devrait supplanter les états-Unis comme le plus gros marché de Uber au monde.
Le concurrent chinois Didi a également annoncé mardi un financement de la China Merchants Bank, pour un montant non divulgué, ajoutant que les deux groupes travailleraient en étroite collaboration dans des domaines tels que le paiement par téléphone portable et le financement automobile.
Didi clame haut et fort son intention d'étendre son activité aux services automobiles et au commerce électronique. Cette association avec une banque de prêt nationale pourrait permettre aux conducteurs d'acheter des véhicules à crédit sur un marché automobile en ligne que Didi devrait lancer prochainement.
Didi et Uber ont tous deux poursuivi une expansion énergique au cours de l'année passée. Didi, née de la fusion en début 2015 entre deux start-up distinctes, a collecté des dizaines de milliards de dollars l'année dernière auprès de ses investisseurs nationaux et étrangers, y compris des soutiens de longue date comme Alibaba, Tencent et Temasek, et de nouveaux investisseurs comme China Investment Corp. et Ping An Ventures.
Uber a également cherché des sources de financement pour ses activités en Chine et compte Baidu, Vanke, HNA Group, Guangzhou et Automotive Group parmi ses principaux contributeurs.
Dans un communiqué de presse publié mardi, Uber a fait savoir que son activité en Chine était désormais évaluée à quelque 8 milliards de dollars. Par comparaison, son rival Didi est évaluée à 16,5 milliards de dollars.
Il a levé au total 2 milliards de dollars auprès d'investisseurs en Chine pour ses activités en Chine et dans le monde.
Malgré leur forte croissance en Chine, les autorités regardent d'un mauvais ?il les sociétés de services de transport telles que Didi et Uber qu'elles considèrent comme une source majeure de congestion de la circulation dans les grandes villes comme Beijing.
En revanche, plusieurs experts considèrent le succès de Didi et d'Uber comme un élément de la popularité croissante de l'économie du partage auprès des Chinois adeptes de technologies.
"Leur succès reflète l'émergence de l'économie du partage comme une tendance inéluctable en Chine", estime Sandy Chen, directeur de recherche au sein du cabinet de consultants en technologie Gartner.
Les offres de cette application de services de transport devraient être considérées comme l'une des solutions que peuvent utiliser les autorités pour régler les problèmes de circulation que connaissent les grandes villes de Chine, a ajouté M. Shen.