Dernière mise à jour à 08h21 le 24/08
Pour la Chine, l'un des plus gros investisseurs sur le continent africain, Maurice est un modèle de développement qui peut être dupliqué ailleurs en Afrique, selon Rajiv Servansingh, ancien président d'Airports Terminal Operations de Maurice.
"Le cas de Maurice est particulièrement intéressant pour elle, car c'est un pays où la diaspora (chinoise) a prospéré", avait-il confié fin juillet à la presse locale à l'occasion de la visite amicale du président chinois Xi Jinping dans l'archipel.
Pour Amédée Darga, directeur de StraConsult et membre de l'Africa Business Club, "le flux d'argent, d'investissements, de marchandises et de pétrole entre la Chine, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique est en train de faire de l'océan Indien un 'hub' important de l'économie mondiale".
M. Darga pense que la Chine n'a pas besoin de Maurice pour entrer en Afrique, où elle est déjà présente depuis longtemps. Toutefois, le pays offre tout de même quelques avantages aux Chinois.
"Notre juridiction offre une bonne sécurité pour la domiciliation des entreprises chinoises. Ces derniers peuvent donc domicilier leurs entreprises ici en toute sécurité et opérer en Afrique", a-t-il expliqué.
La Chine est le premier pays parmi les économies émergentes à investir à Maurice. Ces cinq dernières années, les fonds chinois ont totalisé 250 millions de dollars, selon les derniers chiffres publiés par la Banque de Maurice.
La présence chinoise est visible dans la construction d'écoles primaires, d'h?pitaux, de villes intelligentes, d'un terminal d'aéroport, de projets immobiliers. Et la liste des investissements et constructions chinois est longue.
Parmi les projets de coopération qui devraient bient?t se concrétiser : le complexe sportif polyvalent de Moka, le projet Jinfei Smart City ou encore la mise sur pied d'une académie chinoise des sciences médicales. Quant aux batiments qui ont déjà bénéficié d'un apport chinois, on retrouve l'emblématique Stade Anjalay, construit en 1990, les écoles primaires de Belle Mare et d'Albion ou encore l'extension de l'h?pital de Flacq, en 1995, pour n'en citer que quelques-uns.
D'autre part, avec l'accord de libre-échange bilatéral attendu par les deux parties, de nouvelles voies d'échanges commerciaux et d'investissements devraient émerger et conforter la position stratégique de Maurice dans le couloir Chine-Afrique, indique-t-on au ministère mauricien des Affaires étrangères.
Sur le plan financier, la Bank of China (BoC) a ouvert une succursale à Maurice en septembre 2016. Elle couvrira non seulement l'économie mauricienne mais aussi d'autres pays d'Afrique. Maurice est également une plateforme importante pour les pays africains qui souhaitent investir en Chine.
L'édition 2018 du Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) aura lieu début septembre à Beijing. De nombreux dirigeants africains y sont attendus, dont le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth.