La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a déclaré lundi que le protectionnisme ne saurait protéger les pays y ayant recours et que l'unilatéralisme nuirait aux intérêts de tous, précisant que dans le monde d'aujourd'hui, chaque pays était interdépendant et partageait un destin commun.

Mme Hua s'est ainsi exprimée en réfutant la déclaration du représentant américain au commerce sur l'Action au titre de la Section 301 publiée le 10 juillet, qui accuse la Chine d'avoir obtenu des avantages excessifs au travers de pratiques commerciales déloyales.

Selon elle, le ministère chinois du Commerce a publié jeudi dernier un communiqué selon lequel la déclaration américaine était une distorsion des faits et était donc infondée.

Les Etats-Unis sont l'architecte de la plupart des règles du commerce mondial, et le dollar est la principale monnaie de règlement pour le commerce international, a-t-elle expliqué, ajoutant que la Chine avait rejoint tardivement le système du commerce international et respectait les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sans avoir participé à leur élaboration.

"Qui peut croire qu'un élaborateur des règles aurait fixé des règles bénéficiant à autrui, mais pas à lui-même ?", s'est interrogée Mme Hua.

Ces 40 dernières années, l'envergure du commerce sino-américain a été multipliée par plus de 230, le volume total du commerce entre les deux pays ayant atteint 600 milliards de dollars l'année dernière, a fait remarquer la porte-parole, ajoutant qu'il s'agissait des résultats de la coopération économique et commerciale gagnant-ganant entre les deux pays.

"Tout le monde sait que les hommes d'affaires ne font pas de transactions à perte. Les Etats-Unis ont-ils toujours été déficitaires dans leurs affaires avec la Chine ces 40 dernières années ? Les Etats-Unis peuvent-ils demander à leurs entreprises faisant depuis longtemps des affaires avec la Chine de faire une déclaration juste ?", a poursuivi Mme Hua.

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de plus de 120 pays et régions, le marché d'exportation majeur ayant la plus forte croissance et le pays en développement attirant le plus d'investissements étrangers au monde, a souligné la porte-parole, ajoutant que la Chine s'était avérée l'année dernière la deuxième plus grande destination des investissements étrangers au monde.

"Ces nombreux pays choisissent-ils tous de continuer à faire de mauvaises affaires avec la Chine ?", a-t-elle demandé.

Selon Mme Hua, un déséquilibre commercial n'équivaut pas un commerce inéquitable, et l'équité consiste à ce que toutes les parties établissent les règles mondiales via des consultations équitables, au lieu de se baser sur les intérêts d'un pays en particulier ou de tenter de nuire aux intérêts d'autres pays.