Dernière mise à jour à 08h19 le 02/07
Quand Alexandre Zelenkov s'est installé à Beijing au début des années 1980, le diplomate alors soviétique a vu une ville de maisons basses (sans étage), où les habitants utilisaient des poêles à charbon pour se chauffer pendant les hivers rigoureux et les rues étaient remplies de ses fameuses bicyclettes.
Mais quand il a revisité la ville récemment, M. Zelenkov était comme dans un endroit différent. Il a découvert Beijing en tant que "métropole de classe mondiale" où les maisons basses avaient cédé la place aux gratte-ciel, les poêles à charbon avaient été remplacés par le chauffage central alimenté par l'énergie propre, et les bicyclettes éclipsées par des flots de voitures sur les routes.
La partie la plus excitante de sa visite était le voyage qu'il a fait dans le train à grande vitesse de Beijing à Tianjin.
"En seulement une demi-heure, j'ai pu go?ter les Goubuli (petits pains farcis cuits à la vapeur) de Tianjin ", s'est-il réjoui en parlant de son voyage de 100 km dans la municipalité c?tière, qui dans le passé aurait pris entre une et plus de deux heures .
M. Zelenkov est l'un des visiteurs qui a été témoin du "développement bondissant" de la Chine depuis que ce pays a adopté la réforme et l'ouverture en 1978.
"UNE FLEUR QUI S'EPANOUIT"
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a associé la transformation de la Chine en quatre décennies à l'épanouissement d'une fleur.
Son père était diplomate et elle s'est rendue en Chine avec ses parents au début des années 1980, alors que les changements venaient juste de commencer.
Elle se souvient que Beijing n'avait pas beaucoup de théatres ni de musées à l'époque. Pour le divertissement et l'exploration, sa mère l'emmenait au Parc Beihai, l'ancienne résidence impériale du nord-ouest de Beijing qui est devenu un parc public, et à l'ancienne résidence de l'ancienne présidente honoraire Soong Ching-ling, qui est maintenant un musée commémoratif.
Les choses sont devenues très différentes quand elle est retournée à Beijing dans les années 1990. Mme Zakharova a été surprise de voir des gens habillés plus élégamment et intéressés par l'apprentissage des langues étrangères.
Mme Zakharova a suivi les traces de son père et est devenue diplomate, ce qui lui a permis de visiter fréquemment la Chine et d'assister aux changements qui se produisaient.
"Pour moi, la réforme et l'ouverture de la Chine sont non seulement des termes politiques, économiques ou diplomatiques, mais sont aussi les souvenirs et les sentiments de mon enfance", a-t-elle déclaré.
La vie des habitants s'est considérablement améliorée depuis, a affirmé Alexander Ostrovski, directeur adjoint de l'Institut d'études d'Extrême-Orient à l'Académie des sciences de Russie. "Le grand développement économique et social est d? à la forte volonté politique des dirigeants chinois, qui n'ont pas peur de lancer des réformes."
Selon lui, le gouvernement chinois a fait un travail remarquable en tirant des le?ons des projets pilotes et en promouvant des mesures efficaces.
DE LA RECEPTION AU PARTAGE
Dmitri Sitlivi et son équipe ont été invités en Chine en octobre 1994. L'homme de 63 ans, alors ingénieur en chef du Centre scientifique russe de chimie appliquée, est venu en Chine en tant qu'instructeur technologique pour Juhua Group Corporation, une entreprise chinoise produisant des fluorés dans l'est de la Chine.
Il a travaillé avec l'entreprise pendant 24 ans, période au cours de laquelle Juhua est devenu l'un des plus gros producteurs chinois de fluorés.
"Les portes de la Chine... vont s'ouvrir de plus en plus. Depuis Juhua, je peux voir que derrière la prospérité de la Chine, il y a le dur labeur de beaucoup de personnes et d'entreprises", a déclaré M. Sitlivi.
Dans les années 1950, les experts soviétiques ont participé à la planification et à la conception du système du métro de Beijing.
Aujourd'hui, les ingénieurs chinois leur rendent la pareille en aidant les Russes à batir le leur alors que la Chine est devenue un leader mondial en matière de technologie de transport ferroviaire. China Railway Construction Corporation construit actuellement un tunnel et des stations pour le métro de Moscou.
"L'équipement chinois est ultra-moderne. Les ingénieurs chinois et russes échangent et résolvent les problèmes ensemble, comme des frères", a déclaré Vadim Chichko, ingénieur en chef du projet de Moscou.
INVESTISSEMENTS ET TRANSFERT DE TECHNOLOGIE
Le coton est l'une des cultures majeures de l'Asie centrale. La coopération dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" aide les producteurs de coton dans la région à augmenter leur rendement.
L'initiative, proposée par la Chine en 2013, a pour objectif de batir des réseaux commerciaux et infrastructurels reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique, en suivant les anciens tracés de la Route de la soie et en allant au-delà. Elle comprend la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du 21e siècle.
L'Institut de recherche du coton de l'Adacadémie chinoise des sciences agricoles promeut sa nouvelle technologie de plantation de coton au Kirghizistan depuis 2003.
Cette technologie chinoise a stimulé la production de coton passant de 3 à 5 tonnes par hectare, augmentant ainsi les revenus des producteurs.
En 2014, le groupe chinois Zhongtai et le Corps de production et de construction du Xinjiang ont commencé à batir un parc industriel textile au Tadjikistan. Le parc a encouragé toute une cha?ne industrielle de plantation, de traitement et de vente de coton.
Depuis le début de la mise en ?uvre de l'initiative de la "Ceinture et la Route", un nombre grandissant d'entreprises et d'hommes d'affaires chinois ont investi au Kazakhstan, d'après le politologue kazakh Aidar Amrebaev. Le résultat a été un changement radical au Kazakhstan également.
"La coopération avec la Chine a favorisé la transformation économique du Kazakhstan, amélioré la qualité de la croissance et créé de nombreux emplois", a-t-il ajouté.